La région Grand Est doit répondre à des enjeux forts en matière d’addictions au regard des consommations observées et de la situation géographique de la région.
La prévention et la lutte contre les addictions constituent un des axes prioritaires du Projet Régional de Santé, avec l’identification d’un parcours spécifique «Renforcer la prévention des conduites addictives et améliorer le parcours des personnes en situation d’addiction».
Les objectifs poursuivis dans ce cadre sont repris dans une feuille de route conjointe ARS Grand Est–MILDECA (Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives) signée en mars 2020.
L’Agence régionale de santé impulse une politique en matière d’addictions dans la région. Elle est compétente sur l’ensemble des champs, de la prévention à l’accompagnement médico-social et aux soins. Il existe des structures spécialisées dans la prévention globale des addictions et/ou des conduites à risque et des structures centrées sur la prévention d’un produit.
La prévention permet de réduire de manière significative la survenue des maladies ou de retarder leur processus naturel d’aggravation. La promotion de la santé vise à changer le contexte environnemental des personnes dans un sens favorable à la santé en leur donnant les moyens d'agir sur les déterminants de leur santé.
Outre les structures dont le cœur de métier est la prévention, de nombreux acteurs interviennent dans ce champ : établissements scolaires, associations néphalistes et d’auto-support, structures de soins addictologiques, centres socioculturels, missions locales, collectivités territoriales, mutuelles, organismes de protection sociale, police, gendarmerie, …
Au regard des données disponibles et conformément aux orientations nationales, l’ARS a décidé de prioriser en région Grand Est les actions sur :
- la période périnatale, parce que c’est un moment privilégié dans la vie des futurs et jeunes parents, pour les informer, les accompagner et préserver la santé des enfants à naître ou nés.
- les jeunes, afin d’éviter ou de retarder les consommations
- certains publics spécifiques en veillant à adapter les actions à leurs besoins.
Les professionnels de santé constituent un maillon incontournable de cette politique. Il est donc nécessaire de les sensibiliser et de les aider à aborder le sujet des addictions avec leurs patients et à accompagner, si besoin, ces derniers.
Parents et futurs parents
- Formation des professionnels de la naissance au repérage précoce et à l’intervention brève (RPIB)
- Formation de sages-femmes tabacologues
- Mise en œuvre de « Lieu de Santé Sans Tabac » avec priorité donnée aux établissements ayant une maternité. Notons que l’ensemble des maternités du Grand Est s’est engagé dans l’édition du Mois sans tabac 2019
- Contractualisation en cours avec la COPEGE (Coordination périnatale du Grand Est), qui fédère les trois réseaux périnatals de la région, pour améliorer la prise en charge des femmes enceintes en situation d’addiction avec un focus sur le tabac et l’alcool
- Déploiement du programme PANJO avec les PMI, destiné à promouvoir l’attachement parent/nouveau-né et les comportements protecteurs pour la santé
- Mise en œuvre de programmes de soutien à la parentalité (ex : Programme de Soutien aux Familles et à la Parentalité et Triple P)
Jeunes
- Financement de programmes permettant l’acquisition de compétences psychosociales à l’école (avant l’âge moyen des premières consommations (6-12 ans) et après : ex de programmes : Good Behavior Game (GBG) et Unplugged
- Financement de projets à destination des étudiants (« Université sans Tabac » à Strasbourg – « Faites la Fête » avec l’Université de Lorraine)
- Soutien de la Ligue contre le Cancer notamment dans le déploiement des espaces sans tabac (ex : parcs, aires de jeux)
- Mobilisation d’associations pour intervenir en prévention en milieu festif
- Financement des consultations jeunes consommateurs (CJC) afin qu’elles présentent leurs missions aux structures accueillant des publics jeunes et ainsi favoriser leur sollicitation
- Renforcement du partenariat entre les CJC et les établissements du secondaire ciblés par l’éducation nationale (formalisation par une convention).
Publics spécifiques
- Contractualisation avec la Direction de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) afin d’améliorer la prévention à destination du jeune public PJJ et financement d’un projet de dé-normalisation du tabac au sein des institutions de la PJJ
- Financement de programmes expérimentaux autour du tabac dans deux établissements pénitentiaires du Grand Est
- Soutien en amorçage d’un projet de prévention et d’accompagnement des personnes en situation de handicap présentant une conduite addictive.
Professionnels : professionnel de la santé / du social / du médico-social et de l’éducation
- Déploiement régional de la formation RPIB (Repérage précoce et intervention brève) à destination des professionnels de santé, et prioritairement médecins libéraux et professionnels de la périnatalité
- Formation à l’entretien motivationnel de pharmaciens volontaires /patients fumeurs
- Mise à disposition d’un outil destiné à la formation des professionnels de santé concernant la prescription des traitements par substituts nicotiniques (sage-femmes et masseurs-kinésithérapeutes dans un premier temps) avec dans un second temps, élargissement à l’alcool
Autres
- Projet centré sur le sport avec le CDOS 54 sur « tabac et milieu sportif » avec l’ambition d’élargir aux autres addictions
- Soutien de la dynamique nationale « Lieu de Santé Sans Tabac » par l’ARS avec l’organisation d’un colloque en juin 2020 (report le 12 janvier 2021)
- Projet expérimental « Ville Sans Tabac » mis en œuvre dans 3 villes.
En 2020, l’ARS Grand Est s'engage dans une démarche « Administration Sans Tabac ».
Soucieuse de l’environnement professionnel et du bien-être de ses agents, l’ARS Grand Est s’est engagée depuis le 2 janvier 2020 dans une démarche d’établissement public sans tabac.
Cette dynamique collective s’adresse à tous, fumeurs comme non-fumeurs. Elle contribue à la dénormalisation du tabac, tout en accompagnant les collaborateurs qui souhaitent arrêter de fumer.
Pour ce faire, l’ARS leur facilite l’accès à des aides, notamment par le biais de consultations tabacologiques et diététiques. Cette démarche s’inscrit dans le dans le cadre du Programme Régional de Lutte contre le Tabac (PRLT).
En savoir plus : La démarche "ARS sans Tabac" en Grand Est
La région Grand Est compte 30 CSAPA (Centre de soins, d'accompagnement et de prévention en addictologie), 13 CAARUD (Centres d'accueil et d'accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues) et une trentaine de microstructures en addictologie répartis sur l’ensemble du territoire.
En 2020, une réflexion a été menée avec l’appui de l’ERREAGE (Espace Régional de Ressources et d’Expertise en Addictologie du Grand Est), sur la filière sanitaire en addictologie. Le Projet régional de santé prévoit l’installation, au sein de chaque département, d’au moins une commission de coordination en addictologie afin de pouvoir notamment, au vu des problématiques spécifiques du territoire, mobiliser les ressources en proximité, sous le pilotage des Délégations territoriales de l’ARS.
Enfin, à l’initiative de l’ARS et afin de favoriser le déploiement de programmes d’éducation thérapeutique du patient (ETP) en situation d’addiction(s), un référentiel destiné à aider les acteurs à mettre en place des programmes d’ETP en addictologie a été conçu et mis à disposition des professionnels.
Il s’agit du premier chantier conduit par ERREAGE (Espace Régional de Ressources et d’Expertise en Addictologie du Grand Est), dispositif régional d’appui spécifique en addictologie.
Cet espace a pour vocation première d’offrir un espace d’échanges et de concertation à l’ensemble de la communauté addictologique en Grand Est.
Cette structure fédère les associations CIRDD en Alsace, LORADDICT en Lorraine et ADDICA en Champagne Ardenne. Elle a pour missions principales d’apporter un appui aux institutions et aux professionnels et d’assurer un rôle d’expert auprès de l’ARS dans le cadre de sa politique « addictions » et de sa déclinaison au niveau territorial.
Grand Est Addictions (GEA) est la fédération de ces associations ADDICA et LORADDICT, réseaux d’addictologie de Champagne-Ardenne et de Lorraine, et de l’association CIRDD Alsace, Centre d'Information et de Ressources sur les Drogues et les Dépendances en Alsace.
Espace Régional de Ressources et d’Expertise en Addictologie du Grand Est (ERREAGE)
Au niveau régional : Grand Est Addictions | Espace régional de ressources et d’expertise en addictologie du Grand Est
Au niveau territorial :
-
Association CIRDD en Alsace : http://joomla.cirddalsace.fr/
-
LORADDICT en Lorraine : https://www.loraddict.org/
-
ADDICA en Champagne Ardenne : https://reseaux-sante-ca.org/
La consommation d’alcool représente un enjeu de santé publique majeur en France, où elle est à l’origine de 49 000 décès par an. Il en est de même en Europe, où elle est responsable de plus de 7 % des maladies et décès prématurés. Au niveau mondial, l’alcool est considéré comme le troisième facteur de risque de morbidité, après l’hypertension artérielle et le tabac. La consommation d’alcool provoque des dommages importants sur la santé. Elle peut agir sur le « capital santé » des buveurs tout au long de la vie, depuis le stade embryonnaire jusqu’au grand âge.
La politique publique en matière de consommation d’alcool vise un double objectif de prévention et de prise en charge. Elle est mise en œuvre par le ministère en charge de la santé, s’appuie sur un ensemble d’outils et s’adresse à tous : particuliers, professionnels de santé, intervenants sociaux, éducateurs et acteurs économiques.
- Projet SATRAQ : une réponse adaptée et innovante à la consommation excessive d’alcool dans un territoire transfrontalier
- Focus Grand Est : 9 septembre : Journée mondiale de sensibilisation au Syndrome d'Alcoolisation Fœtale (SAF)
Points clés en Grand Est *
- En 2017, parmi les adultes âgés de 18-75 ans résidant dans la région Grand Est : un sur 10 (10,4 %) déclarait consommer de l’alcool tous les jours et un sur sept (15,2 %) déclarait au moins une alcoolisation importante ponctuelle (API, au moins six verres en une seule occasion) tous les mois. Chez les 18-30 ans, un sur quatre (24,0 %) déclarait au moins une API tous les mois et 7,5 % au moins une toutes les semaines.
- Les conséquences sanitaires étaient nombreuses avec d’importantes disparités entre les départements. En 2017, 1,32 % de l’activité des services d’urgence de la région étaient en lien direct avec l’alcool (essentiellement pour intoxication éthylique aiguë) – 3,12 % chez les 45-60 ans – avec un maximum observé en Meurthe-et-Moselle et dans les Vosges. Les Ardennes présentaient également un taux élevé de mortalité par les principales pathologies en lien direct avec l’alcool.
* Téléchargez le Bulletin de santé publique (BSP) "Alcool en région Grand-Est" Janvier 2020.
Pour en savoir plus :
L’ARS Grand Est ainsi que l’ensemble des acteurs du Grand Est se mobilisent dans la lutte contre le tabac :
- mise en place d'une politique régionale déclinant une politique nationale (Priorité Prévention : PNLT 2018-2022) ;
- engagement de fonds importants pour la lutte contre les addictions dont le tabagisme ;
- dans le cadre de la dénormalisation, l’environnement constitue un axe prioritaire avec notamment le dispositif LSST (lieux de santé sans tabac) mais aussi une expérimentation de l’ARS, première ARS de France a se lancer dans une démarche "ARS sans tabac".
En savoir plus concernant les données régionales
- le Bulletin de Santé Publique (BSP) "Tabac en Grand Est" (2019)
- Le Bulletin de Santé Publique (BSP) "Tabac en Grand Est (2021) : Etude Mois sans Tabac 2018"
- le Bulletin de l'ORS (Observatoire régional de santé) "Tabagisme en Grand Est" (2020)
- 31 mai 2022, Journée mondiale sans Tabac : le point en Grand Est
- MoST 2022:
Mobilisation collective pour le MOI(S) SANS TABAC !
Dossier de Presse régional MoST 2022
Pour en savoir plus :
La politique de réduction des risques et des dommages en direction des usagers de drogue vise à prévenir la transmission des infections, la mortalité par surdose par injection de drogue intraveineuse et les dommages sociaux et psychologiques liés à la toxicomanie par des substances classées comme stupéfiants.
En savoir plus :
- Site du ministère chargé de la santé
- Site Santé Publique France
- Site de la MILD&CA (mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives)
- Site Drogues Info Service
- Site Drogues Dépendance