Les stratégies et les outils de prévention et de prise en charge de l’infection par le VIH disponibles aujourd’hui peuvent permettre de mettre fin à l’épidémie de VIH/SIDA dans le monde à l’horizon 2030.
Alors que la Haute Autorité de Santé recommande de réaliser au moins un dépistage du VIH entre 15-70 ans (possible sans prescription médicale en laboratoire de biologie médicale), et pour les populations les plus vulnérables à ce virus à une fréquence plus renforcée, l’ARS travaille à maintenir une offre active de dépistage dans la région grâce à la mobilisation des opérateurs de proximité tels que les centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic (CEGIDD) et les associations habilitées à la réalisation des tests rapides d'orientation diagnostique (TROD).
Prévention et dépistage : les nouveautés 2025
Mise en place des Comités de coordination régionale de la santé sexuelle (CoReSS)
Depuis le 15 mars 2025, les comités de coordination régionale de la santé sexuelle ont été instaurés et ont succédé aux COREVIH.
La principale évolution est la prise en compte au sens très large de la santé sexuelle et reproductive - qui n’est plus cantonnée à la prévention du VIH, des hépatites et des IST – ce qui permet l’intégration de nouvelles thématiques (le consentement, le plaisir, les violences sexistes et sexuelles, la contraception) et de nouveaux publics jusque-là insuffisamment intégrés dans les politiques publiques de santé sexuelle (personnes âgées, personnes en situation de handicap, etc.)
Ouverture d’un CeGIDD dans le département des Vosges
Suite à la fermeture du précédent CeGIDD d’Épinal au 31 décembre 2022, l’ARS et ses partenaires travaillent de concert depuis plusieurs mois à la restauration d’une offre de dépistage destinée au grand public dans le département des Vosges.
A compter du 1er janvier 2026, le nouveau CeGIDD 88 assurera des permanences sur 3 sites (Épinal, Neufchâteau, Saint-Dié) et effectuera des actions hors les murs afin de proposer une offre homogène sur le territoire départemental.
Comme pour tout CeGIDD, il sera possible, dans un cadre gratuit et si besoin anonyme :
d’y réaliser des tests de dépistage du VIH, des hépatites virales et des infections sexuellement transmissibles (IST) ;
d’y trouver des ressources en matière de prévention : préservatifs, documentation ;
de bénéficier de consultations de délivrance de la PrEP (traitement préventif anti-VIH sous forme de comprimés) ;
de bénéficier des vaccinations utiles en matière de santé sexuelle (ex : hépatite B).
Les CeGIDD sont les Centres gratuits d'information, de dépistage et de diagnostic des infections par les virus de l'immunodéficience humaine, des hépatites virales et des infections sexuellement transmissibles.
Les CeGIDD en Grand Est :
Annuaire CEGIDD Grand Est ou accédez à leur localisation géographique grâce au site du COREVIH (CoReSS) Grand Est.
La PrEP injectable disponible dans les pays à revenu faible et intermédiaire
Un nouveau traitement préventif contre le VIH a été rendu accessible en 2025 : la PrEP en format injectable, grâce à un antirétroviral à libération prolongée (le lénacapavir), mis au point aux États-Unis en 2022 mais dont le coût restait rédhibitoire (près de 30 000 dollars par an).
Grâce à des négociations mondiales menées par les associations de lutte contre le VIH, dans le cadre de l’Onusida, ce traitement va pouvoir être produit au format générique pour environ 40 dollars par an, ce qui va le rendre accessible dans les pays les plus pauvres, dont beaucoup sont très durement touchés par l’épidémie, notamment en Afrique australe.
En France, le lénacapavir est pour l’instant réservé aux personnes en échec thérapeutique infectées par une souche de VIH multirésistante. Le traitement a reçu en août 2025 un avis favorable de l’Agence européenne du médicament, et doit désormais être validé par la Commission européenne, avant évaluation par la Haute Autorité de Santé.
Au niveau national
Dans son bulletin épidémiologique thématique publié le 25 novembre 2025, Santé publique France fait état de quelques grandes tendances nationales au regard des données 2024.
Les 15-25 ans font l’objet d’une préoccupation particulière, avec une augmentation des diagnostics d’infections sexuellement transmissibles entre 2014 et 2023, et surtout une augmentation de 41% des découvertes de séropositivité au VIH. Les jeunes hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) de 18 à 21 ans sont plus exposés aux risques de contamination au VIH et sont moins familiers avec les outils de prévention diversifiée (PrEP, dépistage).
Santé publique France rappelle l’importance d’adapter les stratégies de dépistage et de prévention aux besoins des populations les plus exposées (multipartenaires, minorités sexuelles et de genre, migrants originaires d’Afrique sub-saharienne, personnes précaires), afin de favoriser l’accès aux soins et de lutter contre les inégalités sociales et territoriales de santé (ISTS).
Au niveau régional
En Grand Est, le nombre de découvertes de séropositivité au VIH reste stable depuis 10 ans (hors période de crise sanitaire), avec un peu moins de 300 cas par an, dont environ 200 nouvelles contaminations sur le sol régional. Les données 2024 représentent encore bien trop forte des diagnostics tardifs (stade intermédiaire de l’infection, voire stade avancé et stade sida), ce qui souligne une insuffisance de régularité dans le dépistage des personnes concernées.
Environ 500 personnes seraient séropositives sans connaître leur statut. Dans l’optique de l’atteinte des objectifs 95-95-95 de l’OMS, le Grand Est répond aux deux derniers : 95% des personnes diagnostiquées sont sous traitement, et 95% des personnes sous traitement sont en succès virologique (charge virale indétectable, donc virus intransmissible). Le premier des 3 objectifs, qui vise 95% des personnes infectées connaissant leur statut sérologique, n’est pas encore atteint avec environ 93% pour le Grand Est.
Les données régionales concernant les autres IST sont similaires aux données nationales : le nombre de diagnostics de chlamydiae, gonorrhées et syphilis est en hausse chez les publics les plus exposés ; cependant le recours au dépistage régulier est également en progression.
Pour en savoir plus : Bulletin SpF Données Grand Est à venir
Dans la lignée des chiffres encourageants de l’année précédente (chiffres de 2023 publiés fin 2024), le recours au dépistage a de nouveau sensiblement progressé en 2025, porté notamment par le dispositif « Mon Test IST », qui permet depuis septembre 2024 un dépistage gratuit et sans ordonnance en laboratoire des 3 principales IST (syphilis, gonorrhée, chlamydiae).
Le dispositif « VIH-Test », qui permet depuis 2022 un dépistage du VIH en laboratoire sans ordonnance et sans avance de frais, confirme lui aussi sa montée en puissance avec un recours de plus en plus fréquent.
Pour rappel, depuis septembre 2024, les personnes de moins de 26 ans peuvent se faire dépister gratuitement (prise en charge à 100 % par l'Assurance Maladie) et sans ordonnance pour 5 IST courantes : VIH ; hépatite B ; syphilis ; chlamydia ; gonorrhée.
Pour les plus de 26 ans, la prise en charge est à 100% pour le dépistage du VIH et à 60% pour les 4 autres IST (+40 % par la complémentaire santé de la personne).
Depuis janvier 2024, à chaque passage en pharmacie, une boite de préservatifs féminins ou masculins peut être pris en charge à 100 % sans ordonnance et sans minimum d’âge. « Contraception : de nouvelles marques de préservatifs prises en charge par l’Assurance Maladie ».
D’autres outils de prévention diversifiée gardent toute leur importance.
Pour en savoir plus, consultez la rubrique Prévention, dépistage et prise en charge des Infections Sexuellement Transmissibles (IST) | Agence régionale de santé Grand Est
Dans le cadre de sa politique de lutte contre les VIH et les IST, et pour la promotion de la santé sexuelle, l’Agence Régionale de Santé Grand Est s’appuie sur sa Stratégie Régionale de Santé Sexuelle éditée en 2024.
La déclinaison des 4 grands axes de cette feuille de route permet à l'ARS de déployer différents outils et actions en appui aux acteurs de terrain, parmi lesquels :
- le soutien financier et méthodologique aux associations de lutte contre le VIH, les hépatites et les IST ;
- le soutien financier aux Centres Gratuits d’Information, de Dépistage et de Diagnostic (CeGIDD) ;
- l’amélioration des connaissances des différents publics en matière de santé sexuelle, en particulier les publics les plus vulnérables ;
- la formation initiale et continue des professionnels de santé aux enjeux de santé sexuelle et d’éducation à la vie affective et sexuelle ;
- le déploiement d’outils complémentaires de dépistage (TROD, dispositifs VIH-Test et Mon Test IST, etc.) pour couvrir un maximum de publics et de situations de vulnérabilité ;
- la coordination et le partage de bonnes pratiques entre les différents types d’acteurs ;
- l’amélioration des parcours de soins des personnes, du dépistage aux éventuels traitements.
L’articulation de l’ensemble de ces dispositifs permet à la fois, à moyen terme, de réduire l’incidence et la prévalence des infections concernées, et de permettre à tous les publics, à plus long terme, de bénéficier des connaissances et ressources pour améliorer leur santé globale.
Agir ensemble contre le VIH et les IST
La campagne de lutte contre le VIH peut donner l’occasion à chacun d’agir facilement à son échelle : parler du dépistage autour de soi, c’est simple et cela peut faire une grande différence.
Pour plus d'informations ou pour trouver un lieu de dépistage près de son domicile, consulter le site www.sida-info-service.org ou appeler le 0 800 840 800 (appel gratuit).
Prendre soin de sa santé sexuelle, c'est prendre soin de soi et aussi des autres.






