Soins non programmés : le Service d'Accès aux Soins se déploie en Grand Est

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Cet été, Nancy a accueilli la dernière étape du tour des régions de la Mission nationale dédiée à la généralisation du Service d’Accès aux Soins (SAS), un nouveau modèle de prise en charge des patients pour faire face à la demande croissante de soins non programmés.

Partage d’expériences et déploiement d’ici fin 2023

Ce sont ainsi 150 participants qui se sont réunis le 12 juillet autour de cet enjeu majeur du Plan régional de l’accès aux soins non programmés. Un enjeu qui sera inscrit parmi les 4 priorités du futur Schéma régional de santé (SRS). Au programme de la journée : un partage des expériences réussies par des représentants des SAS de Moselle (57), de l’Aube (10) et du futur SAS du Haut-Rhin (68), suivi d’ateliers animés par les membres de la mission. L’objectif de cette journée : faciliter et accélérer le déploiement des SAS d’ici la fin 2023.

Un enjeu majeur pour faire face à l’augmentation de la demande de soins non programmés

L’objectif du Service d’accès aux soins est d'orienter les usagers de la santé dans leur parcours et répondre à la demande de soins – programmés ou non, urgents– partout et à tout heure, grâce à une chaîne de soins lisible, organisée et coordonnée entre les professionnels d’un même territoire.

Cette croissance continue de la demande de soins non programmée relève de multiples facteurs tels que le vieillissement de la population, la prévalence croissante des maladies chroniques, la précarisation d’une partie de la population et la multiplication de l’isolement social. Il en résulte ainsi une mise sous tension de l’offre de soins avec une difficulté croissante de la médecine générale à répondre à la demande, une saturation des services d’accueil et d’urgences, une tension croissante sur l’aval. Le Schéma régional de santé 2023-2028 portera donc l’ambition d’optimiser l’accès aux soins non programmés. Le déploiement du service d’accès aux soins (SAS) en est un levier et devra permettre de réguler la réponse et de rendre lisible et accessible l’offre de soins non programmés urgents et non urgents, dans une logique inclusive : le bon soin au bon endroit, au bon moment

Au regard du contexte actuel, le SAS constituera un atout majeur pour mieux répondre aux patients et les orienter en mobilisant les ressources présentes, évitant ainsi les effets d’engorgements. Il sera la clé de voûte de l’organisation d’une réponse graduée mobilisant les services d’urgences, les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), les autres structures de premier recours et de soins non programmées en complémentarité avec la permanence des soins en établissements de santé (PDSES) et la permanence des soins ambulatoires (PDSA).  Afin de mieux répondre à la demande, les travaux se concentrent dans un premier temps sur la mise en place d’une réponse de la médecine de ville. Une fois structuré, le SAS pourra également s’enrichir, dans un second temps, de filières spécifiques telles que la pédiatrie, la gériatrie ou encore la psychiatrie.

Où en est-on actuellement ?

Actuellement, deux SAS en Moselle et dans l’Aube sont en fonctionnement, et trois SAS sont en cours de conception. Pour les 5 autres départements, les réflexions sont engagées sur les territoires avec les professionnels de la médecine de ville et des urgences.  

Si les projets de SAS du Grand Est ont été initiés à l’échelon départemental, il pourrait être envisagé une articulation avec un autre département notamment pour faciliter la couverture de la régulation.

Les équipes de l’ARS Grand Est en délégation territoriale et au siège sont engagées aux côtés des professionnels pour le déploiement des SAS notamment par le partage d’expérience d’autres territoires et de documents support mais aussi par l’appui à la recherche de leviers aux freins identifiés.

Le principe du service d’accès aux soins en quelques lignes

Il s’agit d’un service d’orientation des usagers dans leur parcours de soins. Pour le patient confronté à un besoin de soins ressenti urgent ou non programmé, et lorsque l’accès au médecin traitant n’est pas possible, le SAS doit permettre d’accéder, à tout heure et à distance à un professionnel de santé. En fonction de la situation de l’appelant, le professionnel de santé du SAS pourra délivrer un conseil médical, proposer une téléconsultation, réserver une consultation adaptée, mobiliser le SAMU ou permettre un accès simple et lisible à un autre professionnel de santé. Le SAS est fondé sur un partenariat étroit et équilibré entre les médecins de ville et les professionnels de l’urgence hospitalière des SAMU.