Lutte contre la tuberculose : un sujet toujours d'actualité

Actualité
Journée mondiale de lutte contre la tuberculose

La Journée mondiale de lutte contre la tuberculose se déroule chaque année le 24 mars avec l’objectif de sensibiliser les populations à la nécessité de lutter efficacement contre cette importante pandémie.
La tuberculose demeure une maladie fréquente dans le monde avec un nombre de nouveaux cas estimé, selon l’OMS, à environ 10 millions chaque année, et près de 1,3 millions de décès.

La tuberculose est une maladie infectieuse qui affecte le plus souvent les poumons, causée par une bactérie, connue du grand public sous le nom de bacille de Koch, et qui se propage dans l’air lorsque les personnes infectées toussent, éternuent ou crachent. C’est une maladie habituellement prolongée durant plusieurs mois. Avant les traitements modernes elle a entraîné la mort de très nombreuses personnes. Son traitement actuel, s’il est rigoureusement suivi, est très efficace.

Un enjeu de santé publique

À l’échelle mondiale, la tuberculose est la maladie infectieuse qui a causé le plus de décès en 2022, derrière le COVID-19 et avant le SIDA, avec 1,3 million de morts[1] (sur 10,6 millions de cas recensés soit un taux de létalité de12%).

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estime qu’un quart de la population mondiale a été infectée par la bactérie de la tuberculose. Environ 5% à 10% des personnes infectées finiront par présenter des symptômes et développer une tuberculose active (qui se distingue ainsi de la tuberculose latente, laquelle est asymptomatique et intransmissible, et qui peut durer plusieurs mois à plusieurs années).

À l’échelle française, cette maladie à déclaration obligatoire est considérée à un niveau faible mais reste persistante, avec 4728 cas déclarés en 2023, soit moins de 10 cas pour 100 000 habitants. Elle est toutefois en augmentation sur l’année écoulée, après 3 années consécutives de baisse[2].

[1] Organisation Mondiale de la Santé
[2] Enquête de Santé Publique France publiée le 19 mars 2024

A l'occasion de la journée mondiale de lutte contre la tuberculose, Santé publique France a publié un n° thématique du BEH sur la surveillance et le contrôle de la tuberculose en France
Article - Tuberculose Bulletin épidémiologique hebdomadaire (santepubliquefrance.fr)

Et dans le Grand Est ?

Santé Publique fait état de 238 cas de tuberculose maladie déclarés en région Grand Est en 2022, un chiffre en baisse par rapport aux années précédentes (baisse continue depuis 2019), pour un taux d’incidence de 4,3 cas pour 100 000 habitants (contre 4,8 en 2021). Les chiffres 2023 ne sont pas encore consolidés.

Dans son dernier BSP (Bulletin de Santé Publique) dédié à la tuberculose en Grand Est (2022 sur données 2020), le taux d’incidence régional plaçait notre région au 8ème rang des régions de France métropolitaine.

Au niveau infra-régional, on observait des disparités entre les territoires : les taux de déclaration les plus élevés étaient observés dans la Marne, le Bas-Rhin et la Meurthe-et-Moselle. Les hommes étaient quasi deux fois plus touchés dans la région que les femmes (taux d’incidence de 6,4 contre 3,5 cas pour 100 000 habitants).

Comment s'organise la lutte contre la tuberculose au niveau régional ?

À l’échelle régionale, l’une des grandes missions de l’ARS Grand Est est d’habiliter, de financer et de coordonner les Centres de Lutte Anti Tuberculeux (CLAT) du territoire.

En effet, le parcours de prise en charge de la tuberculose, du dépistage à la mise sous traitement en passant par le tracking des cas contacts, est assuré au sein des Centres de Lutte Anti Tuberculeux (CLAT). Les CLAT coordonnent la lutte antituberculeuse au niveau local, en lien avec un grand nombre d’acteurs : établissements de santé, médecins libéraux, centres de soins, unités sanitaires en milieu pénitentiaire, services universitaires de médecine préventive, associations, etc.

A télécharger 

Il existe 11 CLAT en région Grand Est, répartis dans les départements et situés généralement dans les centres hospitaliers.

Dans un objectif de coordination, des journées régionales des CLAT sont organisées sous l’égide de l’agence et de ses délégations territoriales à des fins d’échanges de bonnes pratiques, de retours d’expériences et de coopération avec les structures d’accompagnement sanitaire et social des publics les plus vulnérables (ex : les Permanences d’Accès aux Soins de Santé (PASS) qui accompagnent massivement les personnes en situation de précarité et les publics migrants).

En effet, la tuberculose est une maladie emblématique des enjeux sociétaux de la santé. Malgré le fait qu’elle touche la population dans son ensemble, elle impacte davantage les personnes confrontées à la pauvreté et à la précarité.
 

L’importance de la vaccination

La promotion de la vaccination via plusieurs instances pilotées par l’ARS Grand Est (notamment la Semaine Européenne de la Vaccination ou le Comité Régional de Vaccination) est l’autre axe essentiel de prévention et de promotion de la santé face à la tuberculose.

La tuberculose peut être largement prévenue dès l’enfance grâce au vaccin BCG[1]. Il limite le risque de développer l'infection et prévient les formes graves de la tuberculose chez les jeunes enfants. Son efficacité varie de 75 à 85 %. La vaccination contre la tuberculose n’est plus obligatoire depuis 2007, mais reste vivement recommandée en particulier pour les enfants à fort risque jusqu’à l’âge de 15 ans. En revanche, cette vaccination est contre-indiquée chez les adultes immunodéprimés (notamment infectés par le VIH, traités par chimiothérapie ou par corticoïdes)[2].

[1] BCG : Bacille de Calmette de Guérin
[2] Vaccination Info Service

La tuberculose maladie est une maladie à déclaration obligatoire (MDO) depuis 1964, et l'infection tuberculeuse latente chez les moins de 15 ans depuis 2003.

Le médecin déclarant doit signaler et transmettre un formulaire de notification au service de la veille sanitaire de l'ARS qui l'adresse dans les 48 heures au Centre de lutte anti-tuberculeuse (CLAT) de son département.