
Quelle stratégie de prévention du suicide en Grand Est ?
Conformément à la préconisation de l’OMS, le Ministère de la Santé propose et déploie une stratégie multimodale de prévention du suicide impulsée par la feuille de route "Santé mentale et psychiatrie", avec plusieurs axes complémentaires.
En Grand Est, l’ARS s’appuie sur un ensemble d’acteurs pour la déployer : professionnels de santé en premier lieu mais aussi le centre régional de prévention du suicide, porté au niveau du CPN (54) et qui comporte le centre répondant 3114, le centre coordonnateur Vigilans Grand Est et les formatrices nationales GEPS du Grand Est.
Dans le domaine de la prévention du suicide, de nombreux services et dispositifs d'aides à distance sont proposés.
Le 3114 : un numéro est gratuit, confidentiel et accessible 7j/7 et 24h/24

Ce service est proposé pour tous : les personnes en souffrance, l’entourage inquiet pour un proche, les personnes endeuillées par suicide ou les professionnels de tout milieu en quête d’informations sur ce sujet.
Il permet de répondre aux besoins immédiats des personnes en recherche d’aide : information, écoute avec bienveillance et sans jugement, évaluation du niveau de souffrance, intervention, orientation vers les acteurs pour une prise en charge adaptée ou un accompagnement.
L'organisation du 3114 en région Grand Est
Porté nationalement par le CHRU de Lille, ce dispositif s’appuie sur des centres régionaux.
Pour le Grand Est, c’est le Centre Psychothérapique de Nancy (CPN) qui est le centre répondant.
Les Dr PAPUC et le Pr LIGIER du CPN de Nancy pilotent une équipe de professionnels, depuis le 1er octobre 2021.
Le centre répondant du Grand Est est un « centre de jour » : il reçoit donc les appels de 9 h à 21 h tous les jours.
La nuit (de 21h à 9 h le lendemain), une bascule des appels se fait automatiquement sur l’un des 3 centres « de nuit » répertoriés en France (pour le Grand Est, il s’agit du CHRU de Lille en priorité).
- Le site du numéro national de prévention du suicide I 3114
- Retrouvez le replay du webinaire de présentation du dispositif au niveau régional sur la chaine YouTube de l'ARS Grand Est (janvier 2022): Présentation du dispositif "3114, Numéro National de Prévention du Suicide (2NPS)"
Des numéros d’écoute complémentaires et coordonnés
En complémentarité du 3114, il existe d’autres numéros d’écoute, anonymes et gratuits, et qui peuvent répondre aux besoins des personnes en mal-être non spécifiques à la thématique du suicide.
L'ARS Grand Est soutient notamment les dispositifs suivants : ces numéros peuvent s’adresser des publics spécifiques ou à tout à chacun. | |
Fil Santé Jeunes Accueil, écoute, information et orientation des jeunes de 12 à 25 ans (service et appel anonymes et gratuits) | 0 800 235 236 de 9h00 à 23h00, 7j/7 www.filsantejeunes.com |
Nightline - pour une meilleure santé mentale des jeunes Ligne d’écoute PAR et POUR les étudiants Propose en ligne un « kit de survie » comprenant, par exemple, un outil d’aide à l’écriture d’un message pour dire à un proche qu’on va mal. | Liste des numéros par ville à consulter : Nightline France Kit de (sur)vie : les bons outils pour ma santé mentale | Nightline |
SOS Amitié France Depuis 50 ans, service à l’écoute des personnes en situation de détresse. (service anonyme et gratuit + appel non surtaxé) | 09 72 39 40 50 24h/24, 7j/7 www.sos-amitie.com/carte |
D'autres dispositifs et outils existent :
- Prévention du mal-être et du suicide : Aide à distance en santé
Vous pouvez télécharger la carte postale de promotion du numéro national de prévention du suicide (3114) et des sites et lignes de prévention du mal-être et du suicide soutenus par Santé publique France : Carte Prévention du mal-être et du suicide - Aide à distance en santé - Psycom, le site d'information sur la santé mentale
Vous trouverez des informations générales sur le thème du suicide sur le site du PSYCOM, un organisme public d'information et de lutte contre la stigmatisation en santé mentale : Psycom, le site d'informations sur la santé mentale

Après leur prise en charge (aux urgences, en hospitalisation ou en soins de ville), VigilanS assure un recontact régulier des personnes parallèlement à leur prise en charge par les acteurs du soin.
En effet le risque suicidaire est majoré pour les personnes ayant un antécédent de tentative de suicide et 75% des réitérations ont lieu dans les 6 mois suivant une tentative de suicide. Par ailleurs, la survenue d’une tentative de suicide multiplie par 20 le risque de tentative dans l’année suivante, et par 4 le risque de suicide ultérieur.
L’évaluation de Santé publique France de 2023 montre que le risque de réitération suicidaire est réduit 38% à 12 mois, pour les patients inclus dans VigilanS comparativement à un groupe de patients non inclus dans ce dispositif. Le dispositif VigilanS est créé en 2015 dans les Hauts-de-France.
La même année, le Centre Psychothérapeutique de Nancy (CPN) a initié la mise en œuvre de ce dispositif en Lorraine. Depuis 2020, ce dispositif s’étend à la région Grand Est avec l’implantation de deux nouveaux centres à Strasbourg et Reims.
Pour en savoir plus :
- Le dispositif de recontact VigilanS
- Coordination du dispositif en Grand Est : Centre Psychothérapeutique (CPN) de Nancy (contact VigilanS Grand Est).
La formation en prévention du suicide est un élément clé de la stratégie nationale. Elle permet le repérage des personnes à risque pour leur proposer des solutions adaptées et un accompagnement vers le soin.
3 formations en prévention du suicide sont disponibles en Grand Est
Elles s’adaptent à chacun, selon ses compétences et son parcours :
- Niveau 1 - Sentinelle : destinée aux citoyens ou professionnels volontaires pour repérer la souffrance psychologique et la problématique suicidaire au sein de leur environnement
- Niveau 2 - Évaluation et orientation : destinée aux professionnels de santé et psychologues cliniciens de premier recours afin qu’ils soient en mesure d’évaluer le risque suicidaire des personnes, et de les orienter dans le système de soins.
- Niveau 3 - Gestion de crises : destinée aux professionnels de la santé mentale prenant en charge les personnes en situation de crise suicidaire.
En région Grand Est, 2 formatrices nationales ont été formés par l'ANQSP (Formations à la prévention du risque suicidaire) pour former des formateurs en région :
- Mme le Pr Fabienne Ligier – Pédopsychiatre au CPN
- Mme le Dr Crina PAPUC – Psychiatre au CPN
A ce jour, ces formatrices ont formé plus de 50 formateurs en Grand Est qui déploient à leur tour des formations en direction des publics cibles.
Pour toute information pour trouver une formation :
- Association Nationale pour la Qualité en Psychiatrie » (ANQSP) : Formations à la prévention du risque suicidaire en régions : Île-de-France et Grand Est
- Groupement d'Etudes et de Prévention du Suicide (GEPS) I Accueil
- Site du Ministère chargé de la Santé : La formation à l’évaluation et à l’intervention de crise suicidaire
Un dispositif national d’écoute

AgriÉcoute est un service d'écoute en ligne, à disposition de la population agricole par téléphone au 09 69 39 29 19 (prix d'un appel local) ou par tchat sur agriecoute.fr.
Accessible à tout moment, il permet de dialoguer de façon anonyme et confidentielle avec un psychologue formé aux spécificités de la population agricole. AgriÉcoute permet aux bénéficiaires de se sentir écoutés, entendus, et d’activer des pistes de solution pour améliorer leur situation et par là même de réguler le niveau de détresse psychologique.
Un accompagnement personnalisé par votre MSA
Chaque caisse de MSA a mis de place des mesures pour prévenir le suicide, par exemple en constituant un réseau de sentinelles en milieu rural, en facilitant l’accès à des psychologues, à des actions de répit…
Le dispositif local d’accompagnement des situations de mal-être
Des mesures d’accompagnement personnalisées grâce au guichet unique de la MSA favorisent une approche globale de l’ensemble des domaines de la protection sociale :
- Accompagnement social,
- Accompagnement administratif,
- Accompagnement financier,
- Accompagnement psychologique
- La santé au travail
- Orientation médicale
- etc…
Aide au répit dans le cadre de la prévention de l’épuisement professionnel
Des travailleurs sociaux sont à la disposition du monde agricole pour apporter un accompagnement adapté à chaque situation. Les interventions sociales peuvent être menées individuellement ou collectivement, selon les besoins de chacun. Les travailleurs sociaux ont la possibilité de mettre en place des aides au répit afin de prévenir l’épuisement professionnel. Un soutien indispensable pour pouvoir souffler afin de prendre soin de soi et de ses proches.
L’aide au répit peut revêtir différentes formes comme : l’accès aux vacances ou à des groupes de parole, l’aide au remplacement sur l’exploitation ou bien encore une aide ponctuelle à la gestion administrative…