En Meuse, le groupement de coopération social et médico-social (GCSMS 55) rassemble douze EHPAD publics autonomes -une spécificité de la Meuse avec beaucoup d’établissements de ce type- et compte 2320 lits et places. Il s’agit d’une dynamique impulsée en 2013 par des échanges et des coopérations, d’abord au travers d’une association des directeurs d’EHPAD de Meuse, et dont l’aboutissement a été la création d’un GCSMS en 2018.
Ce GCSMS bénéficie du soutien de l’ARS Grand Est via notamment le Fonds d’Intervention Régional (FIR), au regard des missions qui répondent au Projet régional de santé, à l’attractivité des métiers et à la dynamique territoriale.
Parcours Santé : Quels sont les objectifs du GCSMS ?
Sylvie Bousselet : « Le GCSMS Meuse a pour but de favoriser la coordination et la complémentarité de ses membres et de garantir la continuité des prises en charge et de l’accompagnement, dans le cadre d’une démarche de réseaux dédiés aux secteurs sociaux et médico-sociaux coordonnés. Cela intègre également la construction d’un plan de formation commun, la réalisation d’actions et démarches innovantes communes, l’instauration d’une démarche commune de qualité et gestion des risques, la mise en place d’un site internet commun, les mutualisations et achats, ainsi que des recrutements communs ».
Parcours Santé : Quels étaient les défis et les enjeux de la mise en place de ce GCSMS ?
Sylvie Bousselet : « Au départ, il s’agissait de transformer l’association ADIREM (Association des Directeurs d’EHPAD de Meuse) en groupement de coopération. Ce qui pouvait permettre de se connaitre, se rencontrer, partager des informations, des expériences afin d’améliorer nos pratiques, la qualité de vie au travail de nos agents, l’accompagnement et la prise en charge de nos résidents, l’image de nos établissements. Il était important aussi de ne plus rester isolé en tant que directeur/directrice. Les enjeux : réussir à se coordonner pour évoluer ensemble en appliquant une méthodologie permettant d’avoir des pratiques identiques et compter un nombre d’adhérents suffisant pour favoriser et développer des actions d’envergure dans tous les EHPAD de Meuse ».
Parcours Santé : « Trois ans après, quel regard portez-vous sur le GCSMS Meuse ? »
Sylvie Bousselet : « Le GCSMS Meuse est reconnu en Meuse, mais aussi en région voire au niveau national et prend toute sa place en tant qu’acteur dans le secteur du Grand Age. Le GCSMS Meuse est un employeur important dans les territoires ruraux meusiens. La dynamique portée a permis de structurer l’organisation du groupement et de mener à bien de nombreux projets dont certains très innovants, parmi lesquels :
- la mutualisation d’achats (appareil de pesage, protections, produits d’hygiène….)
- la mutualisation de contrats (un contrôleur de gestion, la création du site internet unique, un conseil juridique, …)
- la musicothérapie à destination des résidents (grâce à un financement FIR sur 2 années)
- l’activité physique adaptée à destination des résidents (grâce à un financement FIR sur 2 années),
- la VAE d’aide-soignant hybride, une action reconnue dans le cadre de la mission Laforcade.
Parcours Santé : Quelles sont les perspectives à venir ?
Sylvie Bousselet : « Nous avons plusieurs travaux à mener parmi lesquels : le renouvellement de la gouvernance lors de l’Assemblée générale d’octobre 2021, la réalisation en septembre d’un séminaire afin d’engager la réflexion sur la feuille de route 2021-2025 avec au préalable l’analyse de la feuille de route 2017-2021. Entre autres projets, nous souhaitons créer un comité d’éthique -la crise sanitaire actuelle ayant accentué cette nécessité-, et développer encore davantage l’achat en commun : en 2019, le Prix de l’Achat durable nous a été attribué par le RESAH ».
Parcours Santé : Le contexte sanitaire actuel, depuis plus d’un an à présent, est particulier. Quel a été l’impact de la pandémie de Covid-19 ?
Sylvie Bousselet : « Cette crise a resserré et amplifié les liens entre nous, surtout en apportant un soutien moral, la volonté d’augmenter nos collaborations s’en est trouvée confortée. Nos pratiques au regard de la Covid-19 se coordonnent et s’adaptent afin de trouver des solutions, ce qui peut nous aider à anticiper. Pour ma part, je suis devenue, en tant qu’administratrice du GCSMS 55, l’interlocutrice unique de l’ARS, de la préfecture et du département dans la gestion de la crise ».
En 2018, les 12 EHPAD publics autonomes qui ont décidé de créer un GCSMS ensemble sont : l’EHPAD d’Argonne, l’EHPAD de Clermont en Argonne, l’EHPAD de Dun sur Meuse, l’EHPAD de Stenay, l’EHPAD de Spincourt, l’EHPAD de Bouligny, l’EHPAD d’Etain, l’EHPAD de Ligny en Barrois, l’EHPAD de Bar le Duc, l’EHPAD de Gondrecourt, l’EHPAD de Vaucouleurs Void-Vacon et le SEISAAM (Services et Établissements publics d'IncluSion et d'Accompagnement Argonne Meuse).
La gouvernance du GCSMS c’est : 1 réunion mensuelle toute l’année, sauf en août, en alternance dans un établissement du nord et du sud, 2 assemblées générales par an en mars et octobre, 1 agent comptable, 1 administratrice gestionnaire, 1 administratrice suppléante, 1 agent administratif, le siège social à l’EHPAD d’Argonne (site de Varennes en Argonne) et l’emploi de 1367 ETP (équivalents temps plein).
