Munitions de tir, lests de pêche et risque d'intoxication au plomb | Grand public

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Vous fréquentez un stand de tir sportif ? Vous
chassez ? Vous pêchez ? Vous pratiquez le biathlon ? Les munitions comme certains accessoires de pêche contiennent du plomb qui vous exposent à ce métal toxique. Pour vous protéger et préserver votre entourage, le respect de simples règles d’hygiène peut limiter le risque d’intoxication. Testez-vous pour savoir si vous êtes à risque.

Dossier

Pêcheurs, chasseurs, pratiquants du tir sportif et biathlètes manipulent régulièrement des lests ou munitions de tir qui contiennent du plomb.

L’exposition au plomb et son intensité dépend du loisir pratiqué.

L’exposition au plomb des pêcheurs est liée à la préparation des appâts artificiels en plomb ainsi qu’aux manipulations ou la mise en bouche des accessoires de pêche contenant du plomb (têtes plombées, lests, etc.)

L’exposition au plomb des chasseurs est liée au rechargement des munitions, à leur manipulation mais aussi à la consommation du gibier qui peut contenir du plomb provenant des munitions de chasse. Il convient donc de limiter la consommation de gibier.

Comme pour les chasseurs, l’exposition au plomb des pratiquants du tir est liée aux manipulations répétées des munitions qui contiennent du plomb mais aussi à l’inhalation des vapeurs et poussières fines de plomb émises lors de l’impact sur les cibles (tir sportif) ainsi que lors du tir pour les projectiles non chemisés.

De plus, l’entretien des locaux du stand de tir, la récupération des projectiles utilisés ainsi que le rechargement des munitions constituent des opérations à risque élevé d’intoxication si les mesures de protection ne sont pas adaptées.

Ainsi, les personnes pratiquant le tir sportif, le biathlon ou la chasse sont exposées à ces poussières de plomb. De même, les personnes qui fréquentent un stand de tir sont également exposées au plomb par ingestion (digestion) ou inhalation (respiration) de ces fines particules polluées par le plomb.

Enfin, la tenue, les chaussures et les accessoires utilisés pour tirer (chasse, tir sportif, biathlon) disséminent des poussières de plomb au domicile et exposent les proches à un risque potentiel d’intoxication au plomb.

Les effets du plomb sur la santé : consultez la page Plomb et saturnisme.

Plusieurs cas d’intoxication par le plomb, individuels ou groupés, en lien avec la pratique du tir sportif ont été observés dans plusieurs régions de France (source : Santé publique France)

Lors d’un dépistage réalisé de 2015 à 2018, Santé Publique France a établi que la moitié des enfants qui fréquentent un stand de tir sportif est intoxiquée par le plomb à un niveau supérieur au seuil de déclaration obligatoire à l’ARS.

De plus, lors d’un dépistage réalisé de 2019 à 2020 chez les adhérents de 2 clubs de tir en Bourgogne-Franche-Comté, Santé Publique France a mis en évidence que, selon le club, 40 % et 60 % des tireurs présentaient des plombémies supérieures au seuil de 70 µg/L définissant la surexposition au plomb pour un adulte. Il a été établi dans ce rapport que l'imprégnation au plomb augmente avec la fréquentation des stands de tir, certaines pratiques comme " participer au nettoyage des stands " ou " manger sur place " étant associées à des plombémies élevées.

Ceci est cohérent avec l’Anses qui précisait en 2020 que ce risque persistait.

Outre les actions de prévention, l'Agence régionale de santé, avec la famille et les professionnels de santé, veille au suivi médical des enfants de moins de 18 ans intoxiqués par le plomb (cas de saturnisme infantile) et met en œuvre les mesures pour diminuer voire supprimer les expositions au plomb.

En Grand Est, un cas de saturnisme infantile déclaré en 2017 était lié à la fréquentation de plusieurs clubs de tir alsaciens. La Ligue de tir d’Alsace et l’ARS ont donc mené ensemble des actions de prévention à destination des pratiquants (femmes enceintes, parents d’enfants licenciés) et des présidents de club de tir.

Ont également été informés les maires des communes concernées par un stand de tir, les médecins libéraux et les conseils départementaux du Bas-Rhin et du Haut-Rhin.

Depuis 2022, d’autres cas en lien avec ce sport ont été signalés, dont certains en lien avec des actions de prévention menées actuellement avec les ligues. Un travail équivalent à celui de 2017 est actuellement mené avec toutes les ligues de tir du Grand Est ainsi que la fédération française de tir (FFTir)..