Des médecins mieux accompagnés pour mieux soigner
Dans le département de l’Aube, le nombre de médecins généralistes a chuté de 45 en 20 ans, alors que la population a augmenté de 19 000 habitants. Cette situation a entraîné une forte pression sur les médecins en activité, qui réalisent en moyenne 978 actes de plus par an que la moyenne nationale.
Pour répondre à ce défi, des solutions collectives et innovantes sont mises en place. Les Maisons de Santé Pluriprofessionnelles (MSP) et les Communautés Professionnelles Territoriales de Santé (CPTS) permettent de regrouper les soignants autour d’un projet de santé commun. Un médecin exerçant en MSP reçoit en moyenne 600 patients de plus par an qu’un médecin isolé.
Avec 29 MSP déjà labellisées, l’Aube est le 2e département de la région Grand Est sur ce point. Depuis 2010, l’Agence Régionale de Santé (ARS) a investi 2,32 millions d’euros soit environ 80 000 euros en moyenne par MSP pour financer la coordination, l’équipement partagé et le temps de réunion des équipes de soins.
Dans l'Aube, le maillage de ces structures est très bien réparti avec des MSP installées aussi bien en ville qu’en ruralité. Cette solution augmente l’attractivité des territoires.
Libérer et optimiser du temps médical avec les DAC
Libérer du temps soignant, c’est permettre aussi aux professionnels de santé de consacrer davantage de temps aux soins en simplifiant les démarches des médecins dans le parcours de soin du patient. Depuis le 1er janvier 2023, le dispositif d’appui à la coordination (DAC) a été mis en place. Cette structure unique offre un soutien aux professionnels de santé, sociaux et médico-sociaux pour mieux accompagner les patients les plus vulnérables. Elle permet de simplifier et fluidifier le parcours de soin des personnes âgées, malades chroniques ou en situation de précarité.
Le DAC agit en facilitant l’accès à des ressources médicales et soignantes locales, en soutenant les équipes face à des situations complexes et en coordonnant les différents intervenants. Depuis le début de l’année 2024, 1009 parcours de soins complexes ont déjà été pris en charge par le DAC dans l’Aube.
Renforcer les compétences des infirmiers : une réponse d’avenir
Depuis 2018, les Infirmiers de Pratique Avancée (IPA) peuvent intervenir sur certaines pathologies sous la supervision d’un médecin. Ce nouveau rôle permet d’élargir leurs missions dans la prise en charge de maladies chroniques (comme le diabète ou l’insuffisance cardiaque), la santé mentale, l’oncologie et les urgences.
Dans la région Grand Est, 221 IPA ont été formés, dont 18 déjà en exercice dans l’Aube. Cinq autres infirmiers ont entamé leur formation depuis septembre 2024. L’ARS finance cette formation à hauteur de 70 000 € par étudiant, couvrant les frais pédagogiques et le coût du remplacement de l’infirmier en formation.
Un engagement partagé
L’ensemble de ces dispositifs n’aurait pas vu le jour sans la mobilisation de multiples partenaires. L’ARS, la CPAM, la Préfecture, le Conseil Départemental, le Conseil Régional et la Fédération des Maisons de Santé du Grand Est travaillent de concert, aux côtés des élus et acteurs du territoire, pour renforcer l’accès aux soins.
Ensemble, ils œuvrent pour un modèle de santé plus solidaire, plus coordonné et plus attractif pour les professionnels de santé. Objectif : garantir à chaque habitant de l’Aube des soins de proximité accessibles, efficaces et humains.