Prévention du suicide en Grand Est : garder le lien

Actualité
Journée Nationale Prévention Suicide

Chaque année, le 5 février est la journée nationale consacrée à la prévention du suicide.
Une journée pour parler de ce sujet encore trop souvent tabou.
Une journée pour s'informer des aides et dispositifs existants afin de soutenir les personnes ayant des pensées suicidaires, mais aussi leurs proches.
Une journée pour que les professionnels qui se mobilisent au quotidien soient visibles de tous.

En Grand Est, c’est tous ensemble, aux côtés des acteurs qui se mobilisent quotidiennement sur le sujet, que nous pourrons aider tous ceux qui en ont besoin.

Le suicide n'est pas une fatalité : les actions en Grand Est pour le prévenir

Le lien et la parole sont essentiels dans la prévention du suicide. C’est pourquoi plusieurs dispositifs existent en Grand Est, en complémentarité des acteurs et des professionnels qui assurent quotidiennement la prise en charge et l’accompagnement des personnes qui en ont le besoin : psychologues, infirmiers, médecins, psychiatres et tous professionnels du champ de la santé ou du social.

  • Un numéro unique 3114, gratuit, disponible 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24 pour répondre aux besoins des personnes ayant des idées noires, qu’elles soient fugaces ou plus présentes mais aussi à leurs proches ou aux professionnels.
    Cette ligne professionnelle s’articule évidemment avec les autres dispositifs d’écoute soutenus par l'ARS (Fil Santé Jeune, SOS Amitié, Nightline…).
  • Le dispositif VigilanS, qui assure, après une tentative de suicide et en coordination avec les soignants prenant en charge la personne, un maintien du lien via des appels et des courriers. La coordination de ce dispositif a été confiée par l’ARS Grand Est au Centre Psychothérapeutique (CPN) de Nancy (contact VigilanS Grand Est).
  • Au-delà de ces deux dispositifs, le maintien du lien peut être l’affaire de tous, au quotidien, soignant ou non. Il n’est pas toujours facile de parler du suicide : peur de ne pas savoir quoi dire, peur du jugement des autres, …. C’est pourquoi l’ARS soutient le déploiement des formations proposées par l'ANQSP (Formations à la prévention du risque suicidaire en région)qui s’adressent et s’adaptent à tous, avec différents niveaux.
  • Et parce que tout le monde ne veut pas ou ne peut pas s’engager dans une formation, des actions grand public se mettent en place en Grand Est à l’occasion de la journée nationale de prévention du suicide.

Et si cette année vous y participiez ? 

Voici quelques actions mises en œuvre en Grand Est

  • 04/02/2025 : Stand au Centre hospitalier de Remiremont (88) 
  • 05/02/2025 : Stand sur le Centre Hospitalier Emile Durkheim à Epinal (88)  
  • 05/02/2025 : Stand au Nouvel Hôpital Civil de Strasbourg (67)
  • 05/02/2025 : Stand dans un collège rémois (51)
  • 06/02/2025 : Une Rencontre/Débat "Comment parle-t-on du suicide aujourd'hui" (51)
    De 18h à 20h à la Médiathèque Jean Falala 2 Rue des Fuseliers 51100 Reims
    Organisateur SOS Amitié Marne (avec le soutien de la CPT et l'assistance du coordonnateur du PTSM de la Marne)
    Rencontre/Débat modérée par Stéphane Débiard, Coordonnateur du Projet Territorial en Santé Mentale
    Intervenants : Didier Martz, philosophe et auteur de "La lumière noire du suicide" & Arnault Cohen, journaliste et rédacteur en chef du journal L'Union
    Participants : Equipes du Point Écoute Jeune de la Ville de Reims & Association Nightline France, la ligne d'écoute d'étudiants et bien d'autres...
    >>> Inscription / Infos complémentaires

Vous êtes concernés par la prévention du suicide : où vous adresser ?

Face à une personne en souffrance, qu’il s’agisse d’un ami, d’un proche, d’un collègue, d’un voisin… Il est possible d’agir :  en parler, orienter vers les bons dispositifs, garder le lien…..

En présence de signes d’anxiété ou de dépression (tristesse, perte d’intérêt, d’énergie, irritabilité excessive…), ou en cas de changements inhabituels de comportement (décrochage scolaire, isolement social, perte ou gain important d’appétit ou de poids…), si vous, ou l'un de vos proches, vous sentez concernés par le suicide, nous vous recommandons de prendre contact avec :

  1. Le 3114, qui vous orientera
  2. Votre médecin traitant, le Centre Médico Psychologique (CMP) de votre secteur, l’hôpital psychiatrique le plus proche ou encore un cabinet de psychiatre ou de psychologue libéral.
  3. Si la situation vous parait urgente, vous pouvez appeler les urgences (le 15) ou vous rendre au service des urgences de votre hôpital de proximité.

Vous trouverez des informations générales sur le thème du suicide sur le site du PSYCOM, un organisme public d'information et de lutte contre la stigmatisation en santé mentale : Psycom, le site d'informations sur la santé mentale.

La prévention du suicide ciblée pour le milieu agricole

Le milieu agricole est une population prioritaire et c’est pourquoi l’ARS et la Mutualité Sociale Agricole collaborent, avec des dispositifs communs et d’autres ad hoc mis en place par la MSA.

Ainsi, en Grand Est, chaque caisse de MSA a mis de place des mesures pour prévenir le suicide, par exemple en constituant un réseau de sentinelles en milieu rural, en facilitant l’accès à des psychologues, à des actions de répit…

Le baromètre des données : le point de situation en Grand Est 

En 2021, d’après le Baromètre de Santé publique France :

  • Une personne sur 20 (4,2%) âgées de 18-85 ans déclarait avoir déjà pensé au suicide au cours des 12 derniers mois, 
  • Une personne sur 15 (6,8 %) avait fait une tentative de suicide au cours de sa vie.

Les dernières données de SPF montrent que la majorité des passages aux urgences pour geste suicidaire concernait des femmes (66 % des passages) et majoritairement les personnes âgées entre 25-44 ans (28,1 %), suivies par les 45-64 ans (23,2 %). 
En Grand Est, on retrouve les mêmes tendances avec 66,4% de femmes et la classe d’âge des personnes de 25-44 ans qui représentait 28,2% de l’ensemble des personnes prises en charge.

En 2023, concernant les hospitalisations pour tentative de suicide en Grand Est, on retrouvait un taux standardisé de 136,1 hospitalisations pour 100 000 habitants (correspondant à 7 552 hospitalisations). Si ce taux reste légèrement supérieur à celui national (qui est de 133,9), on note une amélioration par rapport aux taux de l’année 2021 (142,4 en grand Est).
On retrouve le plus fort taux d’hospitalisation dans les tranches d’âge les plus jeunes (11-17 et 18-24) et chez les femmes.

On note cependant des inégalités départementales avec des départements où les taux sont supérieurs à celui régional, comme :

  • Les Ardennes avec un taux de 202,7 mais avec une amélioration puisqu’il était de 230,5 pour les données 2021 publiées en 2023 ;
  • La Haute-Marne avec un taux de 222 ;
  • Les Vosges avec un taux de 221,2 également en amélioration avec un taux qui était de 246,4 pour les données de 2021 ;
  • Dans une moindre mesure, la Meuse avec un taux de 180,8. 

Concernant les décès par suicide, la majorité concerne les hommes (75 %) et les seniors. 

En Grand Est, le taux de décès par suicide est de 13,7 pour 100 000 décès (vs 13,2 France entière) mais il est de 21,5 chez les hommes (vs 20,6 pour la France) contre 6,7 chez les femmes (6,3 en France). Ce taux régional était de 13,9 pour les dernières données.

On note ici encore des inégalités départementales par exemple dans les Vosges où le taux atteint 21,8 pour 100 000 décès, les Ardennes (21,1), l’Aube (15,9) ou encore la Meuse (15)