Dépistage du VIH et des IST : poursuivre la mobilisation en région Grand Est

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Vignette Journée mondiale de lutte IST-VIH 2024

Environ 5500 personnes en Grand Est vivent avec le VIH. A l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre le Sida, l’ARS Grand Est rappelle son engagement et son soutien envers les acteurs et experts de la région dans la lutte contre le VIH et les IST. Il est nécessaire de continuer à se mobiliser pour réduire les inégalités d’accès aux services de santé et mettre fin à cette épidémie.

Les stratégies et les outils de prévention et de prise en charge de l’infection par le VIH disponibles aujourd’hui peuvent permettre de mettre fin à l’épidémie de VIH/SIDA dans le monde à l’horizon 2030.

Le dépistage du VIH, un enjeu prioritaire

Alors que la Haute Autorité de Santé recommande de réaliser au moins un dépistage du VIH  entre 15-70 ans (possible sans prescription médicale en laboratoire de biologie médicale), et pour les populations les plus vulnérables à ce virus à une fréquence plus renforcée, l’ARS travaille à maintenir une offre active de dépistage dans la région grâce à la mobilisation des opérateurs de proximité tels que les centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic (CEGIDD) et les associations habilitées à la réalisation des tests rapides d'orientation diagnostique (TROD).

Plus que jamais, le dépistage est essentiel notamment auprès des populations les plus vulnérables.

Un dépistage facile et accessible

Il est désormais possible de se faire dépister pour le VIH de multiples façons :

Les nouveautés 2024 

  • Les recommandations pour élargir le traitement préventif PrEP

De nouvelles recommandations ont été annoncées le 20 novembre 2024 par les autorités de santé pour élargir le traitement préventif PrEP (prophylaxie pré-exposition), alors que la circulation du VIH est toujours active en France.

La PrEP est un traitement préventif conseillé avant et après une relation sexuelle non protégée pour écarter une contamination. Elle est prescrite aujourd'hui exclusivement aux hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes multipartenaires.

La Haute Autorité de santé (HAS), l'Agence nationale de recherches sur le sida-Maladies infectieuses émergentes (ANRS-MIE) et le Conseil national du sida (CNS) recommandent qu'elle soit étendue « à toutes les situations estimées comme à risque d'exposition au VIH, quels que soient le genre et l'orientation sexuelle des personnes ».

  • Le dépistage gratuit des IST pour les jeunes

Depuis septembre 2024, les personnes de moins de 26 ans peuvent se faire dépister gratuitement (prise en charge à 100 % par l'Assurance Maladie) et sans ordonnance pour 5 IST courantes : VIH ; hépatite B ; syphilis ; chlamydia ; gonorrhée.

Pour les plus de 26 ans, la  prise en charge est  à 100% pour le dépistage du VIH et à 60% pour les 4 autres IST (+40 % par la complémentaire santé de la personne).

  • Des préservatifs 100 % pris en charge pour les moins de 26 ans 

Depuis janvier 2024, à chaque passage en pharmacie, une boite de préservatifs féminins ou masculins peut être pris en charge à 100 % sans ordonnance et sans minimum d’âge. « Contraception : de nouvelles marques de préservatifs prises en charge par l’Assurance Maladie ».

D’autres outils de prévention diversifiée gardent toute leur importance.
Pour en savoir plus, consultez la rubrique
Prévention, dépistage et prise en charge des Infections Sexuellement Transmissibles (IST) | Agence régionale de santé Grand Est

Dans la lignée des chiffres de 2022, qui avaient révélé une augmentation du recours au dépistage du VIH après deux années marquées par la crise sanitaire à COVID-19, les chiffres de 2023 montrent une nouvelle augmentation du nombre de dépistages.

Plus de 5 millions de personnes ont eu recours au moins une fois à un dépistage (chiffres SNDS / SpF). Le dispositif VIH-Test, qui permet d’aller se faire dépister au laboratoire sans ordonnance et sans frais, est celui qui a enregistré la plus forte croissance.

Environ 5500 personnes ont découvert leur séropositivité au VIH au cours de l’année 2023 en France selon les estimations de Santé publique France. Ces personnes ont été contaminées pour la moitié d’entre elles plus de 2 ans auparavant.

En 2023, plus de 3 600 personnes se sont contaminées par le VIH en France, l’activité de dépistage reste donc un enjeu crucial.

En région Grand Est, la tendance est la même qu’au niveau national, avec un recours au dépistage qui revient aux niveaux d’avant crise sanitaire. Le nombre de personnes ayant découvert leur séropositivité en 2023 est estimé à près de 300 dans notre région.

A l’échelle nationale comme à l’échelle régionale, une part importante (environ 40%) des nouvelles contaminations ont été découvertes à un stade avancé de l’infection.

  • D’une part, cette situation constitue une perte de chance en termes de prise en charge individuelle : plus le traitement antirétroviral est précoce, plus la personne aura une espérance de vie en bonne santé identique à celle d’une personne séronégative.
  • D’autre part, cette situation dite de « séro-ignorance » comporte un risque accru de transmission du VIH aux partenaires avant mise sous traitement.

Téléchargez le bulletin régional 2024 VIH et IST bactériennes en région Grand Est. Bilan 2023.

Agir ensemble contre le VIH et les IST

La campagne de lutte contre le VIH peut donner l’occasion à chacun d’agir facilement à son échelle : parler du dépistage autour de soi, c’est simple et cela peut faire une grande différence.

Pour plus d'informations ou pour trouver un lieu de dépistage près de son domicile, consulter le site www.sida-info-service.org ou appeler le 0 800 840 800 (appel gratuit).

Prendre soin de sa santé sexuelle, c'est prendre soin de soi et aussi des autres.

Téléchargez le fichier : 

Dans le cadre de sa politique de lutte contre les VIH et les IST, et pour la promotion de la santé sexuelle, l’Agence Régionale de Santé Grand Est s’appuie sur sa Stratégie Régionale de Santé Sexuelle éditée en 2024.

La déclinaison des 4 grands axes de cette feuille de route permet à l'ARS de déployer différents outils et actions en appui aux acteurs de terrain, parmi lesquels :

  • le soutien financier et méthodologique aux associations de lutte contre le VIH, les hépatites et les IST ;
  • le soutien financier aux Centres Gratuits d’Information, de Dépistage et de Diagnostic (CeGIDD) ;
  • l’amélioration des connaissances des différents publics en matière de santé sexuelle, en particulier les publics les plus vulnérables ;
  • la formation initiale et continue des professionnels de santé aux enjeux de santé sexuelle et d’éducation à la vie affective et sexuelle ;
  • le déploiement d’outils complémentaires de dépistage (TROD, dispositifs VIH-Test et Mon Test IST, etc.) pour couvrir un maximum de publics et de situations de vulnérabilité ;
  • la coordination et le partage de bonnes pratiques entre les différents types d’acteurs ;
  • l’amélioration des parcours de soins des personnes, du dépistage aux éventuels traitements.

L’articulation de l’ensemble de ces dispositifs permet à la fois, à moyen terme, de réduire l’incidence et la prévalence des infections concernées, et de permettre à tous les publics, à plus long terme, de bénéficier des connaissances et ressources pour améliorer leur santé globale.

A l’occasion de cette édition 2024, le Ministère de la Santé et de l’Accès aux Soins et Santé publique France rediffusent du 25 novembre au 15 décembre, une campagne d’information sur la prévention combinée « Tout le monde se pose des questions sur la sexualité ».

Afin d’accompagner les actions de prévention organisées par les acteurs de terrain, Santé publique France met à disposition de nombreux documents :