Campagne de vaccination dans les collèges contre le Papillomavirus Humain (HPV) et les infections invasives à méningocoque ACWY | Professionnels

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Depuis 2023, la campagne de vaccination contre les infections à papillomavirus humains vise à protéger les adolescents et notamment tous les élèves entrant en classe de 5ème. Elle s'accompagne depuis la rentrée 2025 de la vaccination contre les infections invasives à méningocoque ACWY.

Contexte de la campagne

À la suite de l’annonce présidentielle du 28 février 2023, une campagne de vaccination HPV a été lancée à l’échelle nationale au sein des collèges en septembre 2023. Elle est renouvelée depuis à chaque rentrée. 

En 2023, près de 9 000 élèves en classe de cinquième ont été vaccinés dans le Grand Est et c’est plus de 6 000 collégiens la seconde année.

Par ailleurs, depuis janvier 2025, la campagne est élargie aux établissements sociaux et médico-sociaux scolarisant des jeunes âgés de 11 à 14 ans.

À la rentrée de septembre 2025, l’ARS Grand Est renouvelle sa collaboration avec les acteurs départementaux de la vaccination, l’Éducation nationale, l’Assurance maladie et les professionnels de santé de ville afin de proposer la vaccination en milieu scolaire à l’ensemble des élèves volontaires de 5ᵉ, inscrits dans les collèges publics ou privés sous contrat.

Dès cette rentrée, le vaccin contre les méningocoques A, C, W et Y sera proposé gratuitement au collège, en même temps que celui contre les papillomavirus humains (HPV).

La campagne nationale de vaccination contre les HPV et les méningocoques ACWY concerne tous les collèges publics et les collèges privés sous contrat volontaires ainsi que les établissements sociaux et médico-sociaux scolarisant des jeunes entre 11 et 14 ans.  

Concernant cette campagne, les professionnels de santé suivants sont habilités à être mobilisés en tant que prescripteurs et injecteurs :

  • Médecins
  • Sages-femmes
  • Infirmiers
  • Pharmaciens
  • Etudiants en 3ème cycle des études de médecine et de pharmacie, sous la supervision d’un maître de stage

Afin de pouvoir prescrire et/ou administrer un vaccin, les pharmaciens, infirmiers, professionnels de santé exerçant au sein des laboratoires biologie médicale ou étudiants en troisième cycle des études pharmaceutiques doivent avoir suivi une formation délivrée par un organisme ou une structure de formation. La déclaration d’activité d’administration ou de prescription auprès de l'autorité compétente du conseil de l'ordre dont le professionnel de santé relève devra être, le cas échéant, accompagnée de l’attestation de formation délivrée par l’organisme ou la structure de formation (décret N°2023-736 du 8 août 2023).

Suite à la parution du décret du 8 août 2023, les pharmaciens et infirmiers sont désormais autorisés à prescrire et administrer l'ensemble des vaccins mentionnés au calendrier des vaccinations en vigueur (incluant le vaccin anti HPV) à toutes les personnes pour lesquelles ces vaccinations sont recommandées, à l'exception des vaccins vivants atténués chez les personnes immunodéprimées.

Dans le cadre de cette campagne, l’ARS Grand Est met en place un appel à volontaires au sein des professionnels de santé (médecins, IDE, pharmaciens, sages-femmes), qu’ils soient libéraux, salariés ou fonctionnaires, retraités pour renforcer les équipes de vaccinateurs qui se déplaceront dans les collèges.

En fonction du département de lieu d’exercice, les candidatures sont à transmettre aux adresses suivantes :

Selon le schéma organisationnel arrêté au niveau local, la vaccination HPV complète se fait sur une ou deux années scolaires et débutera dans tous les cas en classe de cinquième avec l’administration de la première dose ; la deuxième dose pourra être administrée soit la même année scolaire soit en classe de quatrième. L’intervalle entre les deux doses de vaccins HPV devra être compris entre 5 et 13 mois. En établissements et services médico-sociaux (ESMS) , l’organisation mise en place devra permettre de réaliser le schéma vaccinal complet à deux doses contre les HPV de Gardasil 9® sur une ou deux années.

La vaccination contre les infections invasives à MenACWY, qui nécessite une dose unique, peut être réalisée au cours de l’une ou l’autre de ces deux années. La co-administration des deux vaccinations (méningocoques ACWY et HPV) est possible lors d’une même séance de vaccination.

La vaccination contre les HPV et les infections invasives à méningocoques ACWY étant des vaccinations recommandées, l’autorisation parentale des deux parents est indispensable.  Un lien dématérialisé permettant la complétude des autorisations parentales est fourni aux parents par le collège. Il reste cependant possible de fournir les autorisations sous format papier aux parents d’élèves ne disposant pas d’un accès internet.

Autorisations parentales en ligne

En collège, ces autorisations parentales signées seront recueillies de manière dématérialisée par les centres de vaccination. Un lien dématérialisé permettant de compléter le formulaire d’autorisations parentales est communiqué aux parents. 

La vaccination dans les collèges est l'occasion de contrôler le statut vaccinal général de votre enfant. Aussi, les équipes qui se rendront dans les établissements scolaires pourront, en fonction de l'organisation de chaque centre de vaccination, si vous l'autorisez, réaliser gratuitement la mise à jour vaccinale de votre enfant (hormis dans les 2 départements alsaciens), selon les recommandations en vigueur, pour d'autres vaccins (Rougeole Oreillons Rubéole (ROR), Diphtérie Tétanos Coqueluche Poliomyélite (DTCaP) , Hépatite B). Ce formulaire permet d'indiquer également votre autorisation ou votre refus pour ces autres vaccinations.

Autorisations parentales en version imprimable

Autorisation parentale vaccins contre le HPV et les méningocoques  (pdf, 155.69 Ko)Autorisation parentale pour la vaccination contre la diphtérie, le tétanos, la polio, la coqueluche, et/ou la rougeole, les oreillons e la rubéole, et/ou l'hépatite B  (pdf, 154.63 Ko)

Replay des webinaires à destination des professionnels de santé et des acteurs de l'Education nationale

 Programme du webinaire

  • Introduction : Contexte de déploiement généralisé de la campagne en collèges. Anticipation vis-à-vis de sollicitations par les familles/patients. Extension des capacités vaccinales à venir
    Anaïs SIMON - Cheffe de projet Campagne HPV / ARS Grand Est - Direction de la Promotion de la Santé, de la Prévention et de la Santé Environnementale
  • Contexte rappel épidémiologique / Couverture vaccinale HPV
    Sophie RAGUET - Chargée de projet et d’expertise Santé publique France / Région Grand Est
  • Rappel des complications d’ordre gynécologique
    Dr. Lauriane EBERST - Oncologue gynécologique / Institut de cancérologie Strasbourg Europe (ICANS)
  • Rappel des complications en termes de cancers ORL
    Dr. Lauriane EBERST - Oncologue gynécologique / Institut de cancérologie Strasbourg Europe (ICANS)
  • Vaccination HPV : rappels des recommandations, schémas, vaccins
    Dr Christophe HOMMEL - Chef de service / Centre de Vaccinations Internationales (CVI) de Strasbourg
  • Aborder la vaccination HPV avec les adolescents et leur famille : retour d’expérience
    Marie BICHAT, sage-femme libérale, Lunéville (54)

Organisé par l’Agence Régionale de Santé et la Région Académique Grand Est dans le cadre du déploiement de la vaccination HPV à destination des élèves de 5ème dès cette rentrée scolaire, un webinaire d’information est proposé aux principaux des collèges et aux équipes concernées de chacune des Académies du Grand Est.

Programme du webinaire

  1. Introduction par l’ARS Grand Est 
    Anaïs SIMON - Cheffe de projet campagne HPV / ARS Grand Est - Direction de la Promotion de la Santé, de la Prévention et de la Santé Environnementale.
  2. Interventions des rectorats de la Région Académique du Grand Est
  • Mercredi 27 septembre - Académie de Nancy-Metz 
    Cyrille GRANDJEAN - Inspecteur d'Académie - Inspecteur pédagogique régional / Référent académique lutte contre le harcèlement et école promotrice de santé
    Dr. Eric TURBAN - Médecin conseiller technique auprès du recteur de l’Académie de Nancy-Metz
  • Mardi 26 septembre - Académie de Strasbourg 
    Léone JUNG – Infirmière, conseillère technique auprès du recteur de l’Académie de Strasbourg
    Camille PFLEGER – Médecin, conseillère technique auprès du recteur de l’Académie de Strasbourg
  • Mardi 26 septembre - Académie de Reims
    Marie-Aude MAINGOT-MEYER – Infirmière, conseillère technique auprès du recteur de l’Académie de Reims
  1. Retour d’expérience : intervention d’un centre de vaccination ayant déployé des équipes mobiles dans les collèges 
    Catherine BAUDRANT - Médecin de prévention Service médical - Assurance Maladie / Centre de Médecine Préventive de Vandoeuvre (54) 
  1. Questions/réponses avec les participants 
    Clément CONTARDI - Médecin référent du pôle Maladies Infectieuses et Transmissibles / ARS Grand Est - Direction de la Prévention, de la Promotion de la Santé, et de la Santé Environnementale

Foire aux questions

Quel est le périmètre des établissements concernés par la campagne nationale de vaccination à l’école ?

La campagne nationale de vaccination contre les HPV et les méningocoques ACWY concernera tous les collèges publics et les collèges privés sous contrat volontaires ainsi que les établissements sociaux et médico-sociaux scolarisant des jeunes entre 11 et 14 ans.  

Étant donné l’élargissement des compétences vaccinales des IDE et des pharmaciens, la condition de la présence d’un médecin lors des interventions est-elle nécessaire ?

Les équipes de vaccination comprennent toujours un responsable médical qui peut être soit un médecin soit une sage-femme.

Quel est le rôle des IDE scolaires dans cette campagne ?

Les personnels de l’éducation nationale sont mobilisés pour les actions d’information en direction des parents et des élèves, faciliter le recueil des autorisations parentales et faire le lien avec les professionnels de santé qui interviennent pour la campagne de vaccination.

La surveillance post-vaccinale peut être assurée avec l’aide d’un ou plusieurs personnels de l’éducation nationale dans le respect des responsabilités respectives de l’équipe mobile (surveillance médicale) et de l’équipe éducative du collège. En revanche, Par ailleurs, la présence d’un interlocuteur identifié au sein de l’établissement scolaire (notamment du personnel de santé scolaire) permet de faciliter l’intervention pour le centre de vaccination.

Quelle est l’implication des professionnels de santé libéraux (médecins, pharmaciens, sage-femmes, IDE) ? 

Les professionnels de santé (PS) libéraux, ainsi que les retraités et les étudiants, peuvent être sollicités par les ARS pour renforcer les équipes de vaccinateurs qui se déplaceront dans les collèges. Les PS libéraux en activité sont également des acteurs vers qui il est possible d’orienter les parents qui souhaiteraient faire vacciner leurs enfants en dehors du cadre scolaire.

Les professionnel de santé concernés, qu’ils soient libéraux, salariés ou fonctionnaires, retraités ou en activité sont :

  •  Les médecins
  • Les pharmaciens
  • Les IDE
  • Les sage-femmes

L’intervention de professionnels de santé (libéraux, retraités, salariés étudiants) dans les équipes des centres de vaccination demande-t-elle une formalisation sous forme de convention ou pas avec le CV, permettant de définir les droits et obligations des uns et des autres ? Par ailleurs l’inscription aux ordres est-elle obligatoire tout comme la souscription d’une assurance professionnelle individuelle ?

Dans le cadre d’une mobilisation de PS libéraux volontaires via les bordereaux de l’assurance maladie, les vacations ne nécessitent pas la formalisation d’un « contrat de travail ».

L’inscription à l’Ordre est consubstantielle à l’exercice professionnel de toutes ces professions de santé, de même que la souscription d’une assurance de responsabilité civile professionnelle.

Tout praticien, retraité ou non, doit être inscrit à l’ordre s’il souhaite exercer.

Enfin, il convient de respecter en matière d’assurance professionnelle ce qui se fait en droit commun. Un PS libéral doit avoir contracté une assurance responsabilité civile professionnelle pour exercer. En effet, sa responsabilité propre sera engagée en cas de litige/contentieux

Dans la mesure où les médecins libéraux n’ont pas de convention avec le centre de vaccination, leur RCP couvre-t-elle aussi le temps de transport ?

Il revient au professionnel de vérifier avec son assurance ce que recouvre sa RCP.

Quel sera le régime de responsabilité des professionnels de santé retraités et étudiants du 3ème cycle ?

En ce qui concerne les étudiants en 3eme cycle, dès lors qu’ils exercent une activité, il leur est conseillé de prendre une RCP. En termes de droit commun ils sont sous la responsabilité de l’employeur.

Quel est le régime de responsabilité pour les professionnels libéraux qui interviennent dans le cadre de la campagne ?

La vaccination HPV est recommandée et non obligatoire. C’est donc le droit commun qui s’applique à savoir :

  • La responsabilité sans faute pour les autorités sanitaires (Etat, ARS, Centre de vaccination)
  • La Responsabilité civile professionnelle en cas de faute des effecteurs de la vaccination (couverte par leur responsabilité civile) ou en cas de faute du laboratoire pour produit défectueux

En cas de dommage directement imputable à la vaccination contre les infections à papillomavirus humains pratiquée dans le cadre de la présente campagne, la réparation des préjudices en résultant est assurée dans les conditions prévues par les dispositions de l’article L. 1142-1 du code de la santé publique. Les demandes d’indemnisation sont à adresser à la commission de conciliation et d’indemnisation géographiquement compétente qui émettra un avis sur les responsabilités et, le cas échéant, une offre d’indemnisation sous réserve d’un taux d’atteinte permanente à l’intégrité physique ou psychique supérieur à 25%.

Quel sera le tarif des vacations de vaccination ?

Un dispositif de vacation est mis en place par la CNAM.

Les tarifs applicables sont les suivants :

Professionnel de santé libérauxBase honoraires
  • Médecins
75€ / heure
  • Pharmaciens / Sage-femme
48€ / heure
  • Infirmiers
37€ / heure
Professionnel de santé non connus / salariés centre de santéTarif horaire brut
  • Médecins, étudiants 3e cycle
50€ / heure
  • Pharmaciens, étudiants 3e cycle / Sage-femme
32€ / heure
  • Infirmiers
24€ / heure

Chaque heure entamée est due : par exemple, 1 heure 30 de présence peut être facturée 2 heures

Les tarifs des vacations sont-ils brut ou net ?

Pour les libéraux, ce sont des honoraires (donc ils paieront des cotisations/charges dessus comme les autres honoraires). Pour les "autres PS", ce sont des tarifs horaires bruts (avec médecins retraités/étudiants affiliés au régime simplifié - RSPM - donc cotisation de 13,5% et les autres PS au régime général avec un taux de cotisation de 19%).

Les carnets de santé ou de vaccination doivent obligatoirement être apportés par les adolescents le jour de la séance de vaccination et vérifiés par le professionnel de santé vaccinateur au moment de la vaccination.

Si l'autorisation parentale n'a pas pu être réalisée en ligne via Mon espace Santé, celle-ci doit également être apportée.

Faut-il l’accord des deux parents pour la vaccination de leur enfant contre les HPV ? Ne peut-on considérer qu’il s’agit d’un acte usuel ?

L’article 372-2 du code civil, qui permet de présumer vis-à-vis du tiers de bonne foi de l’accord tacite du 2ème parent, ne donne pas de définition d’un acte usuel. La jurisprudence quant à elle s’est prononcée sur les seules vaccinations obligatoires, pour considérer, par opposition aux vaccinations non obligatoires, qu’elles sont des actes usuels. Selon une analyse concordante de la Direction des affaires juridiques du ministère chargé de la santé et de la Chancellerie, une vaccination non-obligatoire ne relève pas, en principe, d’un acte usuel de l'autorité parentale et requiert l’accord des deux titulaires de l’autorité parentale.

Afin d’assouplir cette condition du consentement explicite des 2 parents, le formulaire d’autorisation parentale prévoit l’hypothèse de l’empêchement matériel de signer le formulaire pour l’un des parents. Le formulaire permet ainsi au parent signataire de certifier de l’accord de l’autre parent, sous sa responsabilité, et en rappelant sa responsabilité pénale en cas de fausse déclaration et d’usage de faux. Enfin, s’il existe un seul responsable légal de l’enfant, alors une seule signature suffit.

Quelles sont les modalités de remplissage et de recueil des autorisations parentales ?

En collège, ces autorisations parentales signées seront recueillies de manière dématérialisée par les centres de vaccination. Un lien dématérialisé permettant de compléter le formulaire d’autorisations parentales est communiqué aux parents.

Le carnet de vaccination est-il suffisant comme support pour la vaccination HPV ou faut-il exiger le carnet de santé ?

Le carnet de santé de l’enfant présente l’avantage de disposer, en plus des vaccins réalisés, du parcours de santé de l’enfant et de ses antécédents médicaux : il constitue donc un outil plus complet que le carnet de vaccinations. Il appartient au prescripteur d’évaluer si les indications portées dans le carnet de vaccination sont suffisantes. En cas de doute et en l’absence des parents, il convient d’orienter l’enfant vers son médecin traitant.

Comment est réalisée la vérification préalable des autorisations parentales et du carnet de vaccination ou de santé ? 

Il est prévu que les équipes des centres de vaccination recueillent les autorisations des parents de manière dématérialisée. En cas de fracture numérique, une version papier sera proposée aux parents.

Les carnets de santé ou de vaccination doivent obligatoirement être apportés par les adolescents le jour de la séance de vaccination et vérifiés par le professionnel de santé vaccinateur au moment de la vaccination.

Une consultation pré-vaccinale est-elle prévue avec questionnaire préalable ?

En collège, il est préférable de rester dans le droit commun dans lequel aucune consultation pré-vaccinale n’est effectuée. Les données médicales se trouvent dans le carnet de santé (maladies chroniques, réactions allergiques, immunodépression, troubles de la coagulation). Pour ces raisons, l’élève qui n’aura pas son carnet de santé ou de vaccination le jour prévu de la vaccination ne pourra pas être vacciné. La présence d’un médecin au sein de l’équipe pourra, par ailleurs, aider dans des situations particulières.

En revanche, en ESMS, la séance de vaccination comprendra la consultation du carnet de santé et un entretien pré-vaccinal. Dans le cadre de cet entretien, certains jeunes pourront être accompagnés par leurs parents, d’un représentant légal ou par un professionnel de l’accompagnement. 

Combien de temps les autorisations parentales doivent-elles être conservées par les centres de vaccination ?

La durée de conservation des autorisations parentales est fixée à 18 ans. Cette conservation concerne aussi bien les autorisations positives que négatives. Cette durée est mentionnée dans les informations complémentaires RGPD mises en ligne sur le site internet du MSP et les sites internet des ARS.

Peut-on faire un schéma vaccinal une seule dose HPV ?

L’autorisation de mise sur le marché (AMM) du vaccin Gardasil 9® est de deux doses. C’est ce schéma qui a démontré son efficacité à moyen terme, notamment dans les pays où la couverture vaccinale est élevée. Tous les pays industrialisés vaccinent avec un schéma deux doses actuellement. Aucun dépôt d’AMM européenne, à court terme, n’est prévu pour un schéma une dose.

Faut-il recommencer le schéma vaccinal lorsqu’une première dose a été administrée plusieurs années auparavant ?

Non, il n’y a pas de justification à reprendre un schéma vaccinal à zéro dans cette situation. Il suffit d’administrer la ou les doses manquantes. Si la première dose a été administrée avant l’âge de 15 ans, il suffit d’administrer une deuxième dose.

Est-ce qu’il faut rattraper les autres vaccinations non à jour des collégiens de 5ème ?

L’ARS Grand Est préconise d’intégrer le rattrapage vaccinal global au décours de cette campagne HPV, et apportera son soutien logistique aux centres de vaccination pour que cela soit le cas. Toutefois, si cet aspect s’avère compliqué à mettre en œuvre d’un point de vue logistique ; le personnel médical qui aura eu accès au carnet de santé de l’élève informera les parents des éventuels retards de schémas, et dirigera les familles vers leur professionnel de santé de proximité.

Quelles sont les particularités de la vaccination des adolescents ?

La première particularité de la vaccination des adolescents est le risque de survenue de réactions de stress liées à la vaccination (RSLV)

La réalisation du geste vaccinal doit donc avoir pour objectif de prévenir au mieux ces risques et leur conséquences possibles, notamment les traumatismes liés à une chute éventuelle.

Contrairement aux idées reçues ou intuitives, les adolescents craignent souvent les piqures même s’ils ne l’expriment pas de façon spontanée. L’adolescence est, de plus, un âge où d’une façon générale, on observe fréquemment des hypotensions orthostatiques, des malaises avec hyperventilation et des syncopes vagales.

En quoi consiste la « réaction de stress liée à la vaccination » (RSLV) ?

Ce terme est utilisé pour décrire une série de symptômes et de signes qui peuvent survenir autour de la vaccination et qui sont liés au « stress » et non au produit vaccinal, ou à un défaut de qualité du vaccin ou au geste lui-même. Ils comprennent des réactions à médiation vasovagale, des réactions liées à l’hyperventilation et des troubles psychiatriques liés au stress Le risque de RSLV est maximum à l’adolescence, chez les filles, notamment celles qui ont un IMC bas, dans le cadre des programmes de vaccination scolaire, notamment contre les papillomavirus, le produit injecté étant douloureux.

Les réponses individuelles au stress varient d'une personne à l'autre et peuvent changer en fonction du temps ou du contexte. Les symptômes peuvent survenir pendant ou après la vaccination, plus rarement immédiatement avant la vaccination. Les manifestations observées vont de manifestations fréquentes extrêmement bénignes (lipothymies, tête qui tourne, palpitations …) à des symptômes impressionnants mais rares, tels que perte de connaissance complète (syncope) pouvant faire évoquer une crise d’épilepsie ou un choc anaphylactique. Tous les professionnels de santé impliqués doivent être informés des risques de RSLV et formés aux mesures préventives et à la reconnaissance des symptômes afin de les identifier et les traiter de façon adaptée lorsqu'ils se produisent.

Dans un groupe, il peut arriver que des événements similaires surviennent en « grappes de cas » ou « clusters » touchant plusieurs personnes en l'espace de quelques minutes ou heures. Divers termes ont été utilisés pour décrire ces "épidémies", notamment "hystérie de masse", "hystérie épidémique". Ces phénomènes d’entraînement collectif de RSLV peuvent se propager par contact direct mais également via les médias sociaux. Internet a accéléré le potentiel du partage des préoccupations négatives, qui se propagent comme un virus.

Quelles mesures prendre pour vacciner dans les meilleures conditions possibles ?

Prévoir des locaux adaptés : une salle d'attente surchauffée et bondée, un manque d'intimité lors de la vaccination, seront autant de facteurs pourvoyeurs de stress.

Il est important d’identifier les adolescents potentiellement susceptibles de présenter un risque élevé de RSLV (enfants émotifs ou ayant des antécédents psychiatriques, de malaises liés ou non à la vaccination) afin de les vacciner plutôt en fin de séance, et de les accompagner au cours de la séance

Quelle attitude adopter pour le vaccinateur ?

Le vaccinateur doit utiliser des mots neutres pour signaler le début de la procédure, expliquer comment la séance va se passer, signaler le début de la procédure (c'est parti…) et parler de sujets autres : aliments, jeux, événements préférés, etc.

Il convient d’éviter de dire « que cela ne fera pas mal. » ou de rassurer de façon excessive. Les vaccins contre les papillomavirus, sont douloureux lors de l’injection et un peu de temps au décours.

Quelle surveillance post-vaccinale ?

Le personnel soignant doit prendre des mesures pour éviter les blessures en cas d'étourdissement ou de perte de conscience. Cependant, une syncope peut survenir sans symptômes pré-syncopaux, raison pour laquelle les patients doivent être assis ou allongés pendant la vaccination. Pendant 15 minutes après l'administration du vaccin, l’adolescent doit rester assis par terre adossé à un mur dans un espace dégagé ou allongé, au calme (sur des tapis de sol ou couvertures).

La surveillance post-vaccinale doit être assurée par un adulte.

Une syncope après une vaccination n'est pas une contre-indication à ce vaccin ou à tout autre vaccin à l'avenir.

Quels sont les effets secondaires possibles et connus de ce vaccin ?

La vaccination anti HPV est, dans la grande majorité des cas, très bien supportée par les patients.

Ses effets indésirables sont communs à tous les vaccins injectables :

  • Douleur lors de d’injection, qui est plus fréquente qu’avec d’autres vaccins ;
  • Réaction au site d’injection : rougeur, gonflement ;
  • Des malaises peu fréquents ont également été rapportés chez les enfants ou les adolescents

En outre, des réactions allergiques plus poussées peuvent apparaître (éruption cutanée, difficultés respiratoires). Les équipes mobiles de vaccination sont formées aux conduites à tenir en cas de réaction allergique, et disposent du matériel médical adapté à ce type de situation.

Selon l'Organisation Mondiale de la Santé, plus de 270 millions de doses du vaccin ont été distribuées à ce jour dans le monde entier, et de nombreux pays surveillent la sécurité du vaccin après son homologation. Les études ont montré que le vaccin Gardasil 9® est généralement bien toléré chez les adolescents, filles et garçons, ainsi que chez les femmes et les hommes.

Il n’y a aucun élément permettant à ce jour d’associer l’administration du vaccin à l’émergence de maladies chroniques. Des travaux épidémiologiques ont permis de comparer la survenue de maladies diverses entre plus d’un million de filles vaccinées et un million de filles non vaccinées contre le virus HPV. Les résultats de plusieurs dizaines d’études sont rassurants et de nombreuses preuves relatives à la sécurité de ce vaccin ont été accumulées au cours des décennies passées.

 

Comment sera assuré le suivi des effets indésirables ?

Concernant la pharmacovigilance, la traçabilité individuelle sera assurée comme habituellement par les informations portées dans le carnet de santé de l’enfant (numéro du lot en particulier). Les centres de vaccination enregistrent également ces informations dans leur propre registre comme habituellement.

Au plan national, l’Agence Nationale de la Sécurité du Médicament, (en lien avec son réseau de Centres Régionaux de Pharmacovigilance), procèdera à une surveillance renforcée des effets indésirables éventuels. 

Les familles peuvent également déclarer elles-mêmes en ligne toute survenue d’événement indésirable à la suite de cette vaccination via le portail dédié du site du Ministère de la Santé.

Comme pour toute vaccination, le professionnel de santé vaccinateur renseignera le carnet de santé/vaccination de l’élève avec le type de vaccin, le numéro de lot et la date de la vaccination

Qui fera l’information et la sensibilisation des parents et des élèves sur la campagne ?

L’éducation nationale sensibilisera les enfants et les parents sur la vaccination et la campagne.  Des outils pédagogiques et des Q/R ont été fournis par l’INCa au personnel de l’éducation nationale pour les aider à répondre aux questions des parents et des professionnels de l’éducation nationale. En ESMS, des séances d’information et de sensibilisation à la vaccination des jeunes concernés seront organisées en interne par les professionnels de la structure. 

Quelles seront les ressources d’information mises à disposition ?

Le dispositif de communication est proposé par l’Institut national du cancer (INCa), en lien avec les services de communication du Ministère de la Santé et de l’Education Nationale

Un numéro vert sera-t-il disponible pour les parents ?

Non. L’éducation nationale procèdera à l’information des élèves et des parents. Les parents seront orientés également vers le site de l’INCa, le site de Santé publique France « Vaccination Info service » et les professionnels de santé libéraux de proximité.

Quelles sont les modalités de prise en charge des vaccins pour les centres de vaccination ?

Le vaccin contre les HPV et celui contre les infections invasives à méningcoques ACWY administrés dans le cadre de la campagne, en collège et en ESMS, sont remboursés à 100 % par l’Assurance maladie aux centres de vaccination. Les autres vaccins sont pris en charge dans le cadre des procédures habituelles, le ticket modérateur restant est pris en charge par l’ARS

Les affiliés de la MSA pourront-ils bénéficier du dispositif ?

La CNAM prendra en charge les vaccins pour les affiliés MSA et s’arrangera ensuite avec les MSA selon des règles de répartition inter-régimes.

Les personnes sans droit ouvert à la sécurité sociale pourront-elles être prises en charge ?

Les centres de vaccination vaccinent déjà les personnes sans droits. Comme les personnes n’ont pas de numéro d’assurés, ni de bénéficiaires de l’AME, le coût de la vaccination sera pris en charge, en totalité, par l’ARS.

Quelles sont les modalités de prise en charge des vaccins lorsque la vaccination est réalisée par des professionnels libéraux ?

Ce sont les règles de remboursement de droit commun qui s’appliquent si la vaccination est faite en ville (65% Assurance Maladie, 35% mutuelles).

Les infections à Papillomavirus humains (HPV) 

Les infections à papillomavirus (HPV) peuvent évoluer vers des cancers dont le plus fréquent est le cancer du col de l’utérus. En France, près de 3 000 nouveaux cas de cancer du col de l’utérus sont diagnostiqués chaque année et environ 1 000 femmes en décèdent. En tout, 6 400 cancers sont liés chaque année aux virus HPV, dont un sur quatre chez les hommes.

Les infections à Papillomavirus humains (HPV) sont très fréquentes et se transmettent lors des contacts sexuels. Environ 8 personnes sur 10 sont exposées à ces virus au cours de leur vie. Dans 60% des cas, l’infection a lieu au début de la vie sexuelle. Les préservatifs n'apportent qu'une protection partielle vis à vis de l'infection.

Près de deux cents types de papillomavirus (HPV) sont connus chez l’Homme. Parmi eux, une vingtaine, dits « à haut risque oncogène », sont associés à des cancers affectant le col de l’utérus, le vagin, la vulve, la verge, l’anus et de la sphère ORL.

Le vaccin contre les papillomavirus a été introduit dans le calendrier vaccinal en France pour les jeunes filles en 2006, puis pour les jeunes garçons en 2021. Il est recommandé de 11 à 14 ans, selon un schéma à deux doses espacées de 5 mois, avec un rattrapage possible jusqu’à 19 ans. Il est également recommandé dans certaines pathologies chroniques et/ou immunodépression ainsi que pour les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes jusqu’à 26 ans.

En région Grand Est, 61.2% des jeunes filles de 15 ans ont bénéficié d’au moins une dose de vaccin, et 50.3% des jeunes filles de 16 ans bénéficient d’un schéma complet deux doses à 16 ans. La couverture vaccinale HPV chez les jeunes garçons est de 38.5% pour une dose à 15 ans, et 25.7% concernant un schéma vaccinal complet à 16 ans.

Les infections invasives à méningocoques

Les infections invasives à méningocoques ACWY (méningites), sont des infections graves pouvant laisser des séquelles et sont parfois mortelles. On recense, 500 à 600 cas d’infection en France chaque année et 60 décès/an soit 10 %. Elles touchent particulièrement les adolescents et les jeunes adultes.

En France, on observe une augmentation importante de ces infections invasives à méningocoques depuis quelques années. La vaccination contre les méningocoques ACWY est désormais obligatoire chez tous les nourrissons nés depuis le 1er janvier 2025 et est recommandée chez les jeunes de 11 à 14 ans. Elle induit une protection efficace et prolongée contre ces méningites.