Le plomb est un métal toxique. Par ingestion (digestion) ou par inhalation (respiration) de fines particules contenant du plomb, on peut s’intoxiquer. L’intoxication au plomb s’appelle le saturnisme.
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Dossier
Quels sont les risques d'une intoxication au plomb ?
Même à faible dose, le plomb entraîne des effets sur la santé qui peuvent être réversibles (anémie, troubles digestifs) ou irréversibles (atteinte du système nerveux, retard de croissance, etc.).
Une intoxication au plomb peut également provoquer des symptômes peu spécifiques : troubles du langage, troubles des apprentissages, troubles de l’attention, etc.
Les effets du plomb concernent toute la population mais sont plus importants chez les femmes enceintes et les enfants : le saturnisme infantile est d’ailleurs une maladie à déclaration obligatoire (voir en bas de page).
Qui est à risque ?
- Les enfants de moins de 7 ans constituent une population à risque vis-à-vis de l’exposition au plomb :
- ils portent les objets à la bouche et avalent ainsi de grandes quantités de poussières potentiellement polluées par du plomb,
- leur système digestif assimile une plus grande proportion du plomb avalé,
- pour un même niveau d’intoxication, les effets toxiques du plomb sont plus importants que pour un adulte.
Le saviez-vous ?
Le suivi médical des enfants comporte une évaluation du risque de saturnisme lors des examens du 9ème et du 24ème mois.
- Les femmes enceintes sont également concernées car le plomb passe la barrière placentaire et peut intoxiquer le bébé pendant la grossesse voire occasionner des fausses couches.
Le saviez-vous ?
A tout moment, en particulier lors de l’entretien prénatal précoce ou de la 1ère consultation du suivi de grossesse, vous pouvez demander à un médecin ou à une sage-femme le repérage du risque d’exposition au plomb pendant la grossesse.
Évaluez votre exposition au plomb : répondez au questionnaire d’auto-évaluation d’exposition au plomb proposé par l’Assurance Maladie.
Les sources d’exposition au plomb sont nombreuses.
Source | Description |
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Peintures au plomb |
Les peintures au plomb sont toujours présentes dans les immeubles anciens : lorsqu’elles sont dégradées ou font l’objet de travaux, les poussières produites peuvent vous exposer au plomb. |
Plomb dans l’eau |
La présence de plomb dans l’eau potable provient très souvent du contact avec des conduites en plomb et d’autres matériaux contenant du plomb (soudures, etc.). A présent, le risque actuel se trouve dans les canalisations à l’intérieur des immeubles. |
Sites et sols pollués |
Notre région a un riche passé minier et industriel lors duquel les préoccupations et les contraintes environnementales n’étaient pas celles d’aujourd’hui. Des substances émises à l’époque ont pu s'accumuler dans les sols et peuvent aujourd’hui encore exposer les personnes qui fréquentent ces sites. |
Aires de ferraillage |
Le métier de ferrailleur est traditionnellement exercé par les gens du voyage. Les aires de ferraillage, anciennes ou en activité, sont une source d’exposition majeure pour les enfants du voyage et leurs familles qui fréquentent ces aires ou vivent à proximité. |
Munitions de tir |
Vous fréquentez un stand de tir sportif ? Vous chassez ? Les munitions contiennent du plomb qui vous exposent à ce métal toxique. Pour vous protéger et préserver votre entourage, le respect de simples règles d’hygiène peut limiter le risque d’intoxication. |
Milieu professionnel |
Vous êtes professionnels du bâtiment ou de l’industrie ? Verrier, cristallier, vitrailliste ? Des mesures générales et particulières de prévention doivent être respectées pour réduire votre exposition au niveau le plus bas techniquement possible. Consultez : |
Alimentation |
La contamination des aliments par le plomb est principalement due aux retombées de la pollution atmosphérique (industries, automobiles …), à la contamination des sols qui touchent en priorité les végétaux mais aussi aux matériaux en contact avec les aliments. Pour éviter de dépasser les seuils d’exposition au plomb, l’agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail - ANSES rappelle l’importance d’une alimentation diversifiée et équilibrée en variant les aliments et la quantité consommée. En France, l’étude de l’alimentation totale française 2 (EAT2) menée en 2011 par l’ANSES montre que l’exposition au plomb par les aliments diminue depuis 2000. |
Tabagisme passif |
L’étude ESTEBAN réalisée en France de 2014 à 2016 par Santé publique France montre que la consommation de tabac est l’un des facteurs d’exposition majeurs observés chez les adultes. |
L'utilisation du plomb dans les produits et objets d'usage courant
Utilisé depuis des siècles, le plomb est un polluant présent dans l'environnement et un produit toujours utilisé dans une grande variété d'applications industrielles et de produits ou objets d'usage courant (batteries, composants électroniques, alliages métalliques, matières plastiques, verrerie, céramiques, munitions, cosmétiques, peintures et encres, etc.).
Depuis les années 2000, les pouvoirs publics ont mis en oeuvre un dispositif de prévention des risques sanitaires liés au plomb qui se montre efficace : les niveaux d’exposition de la population ont diminué. Les valeurs de référence sont donc désormais plus exigeantes qu’en 2000, en particulier pour l’eau potable et l’imprégnation des enfants par le plomb.
Une intoxication au plomb peut provoquer des symptômes peu spécifiques : troubles du langage, troubles des apprentissages, troubles de l’attention, etc.
Autoévaluation : évaluez votre exposition
Comment faire ?
- Évaluez votre exposition : répondez au questionnaire d’auto-évaluation d’exposition au plomb proposé par l’Assurance Maladie.
- Si vous avez identifié un risque d'exposition au plomb ou si vous avez un doute, adressez-vous à un médecin ou à une sage-femme pour un dosage du plomb dans le sang.
La plombémie ou le dosage du plomb dans le sang
Le diagnostic médical nécessite la réalisation d’un dosage du plomb dans le sang appelé plombémie.
Ce dosage réalisé dans un laboratoire de biologie médicale de ville permet aussi de suivre l’évolution de l’intoxication. Chez un enfant de moins de 18 ans, on parle de saturnisme lorsque la plombémie est supérieure ou égale à 50 microgrammes par litre de sang.
Pour les enfants de moins de 18 ans et les femmes enceintes, les consultations ainsi que les plombémies de dépistage et de suivi du saturnisme sont entièrement prises en charge à 100% par l’Assurance Maladie.
Que faire selon les résultats de la plombémie ?
Niveau de plombémie | Actions |
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Inférieure à 25 microgrammes par litre de sang (µg/L) | Ne nécessite pas de mettre en place un suivi systématique, sauf en cas de doute sur une éventuelle exposition au plomb. |
Entre 25 et 49 microgrammes par litre de sang (µg/L) |
Un suivi de l’enfant ou de la femme enceinte est organisé par le professionnel de santé. Des conseils hygiéno-diététiques sont alors donnés pour réduire l’exposition et ainsi réduire le risque de contamination. Voir le paragraphe « Se protéger des intoxications au plomb avec des gestes simples » ci-dessous. |
Supérieure ou égale à 50 microgrammes par litre de sang (≥ 50 µg/L) |
Chaque enfant avec une plombémie supérieure ou égale à 50 µg/L bénéficie d’un suivi individuel, en particulier pour les enfants de moins de 7 ans :
Il est alors recommandé qu’une plombémie soit réalisée pour les autres enfants de la famille. Le professionnel de santé a l’obligation de le signaler au médecin de l’ARS. En effet, le saturnisme infantile figure dans la liste des maladies à déclaration obligatoire, définie par le code de la santé publique. |
Conseils généraux
Hygiène individuelle : efficacité des gestes simples
- Lavez-vous souvent les mains avec du savon, surtout avant les repas
- Veillez au bon lavage des mains des enfants et limitez le portage main-bouche
- Ayez des ongles coupés courts, régulièrement brossés
- Lavez fréquemment les jouets, les tétines et les peluches
- N’utilisez pas l’eau chaude du robinet pour la boisson, la préparation ou la cuisson des aliments
- Ne laissez pas les enfants jouer dans la terre. Végétalisez les sols nus ou recouvrez-les d’herbe, de graviers ou d’un dallage
- Laissez chaussures et vêtements de jardinage à l’extérieur du logement
Cultures potagères et alimentation
- Lavez les fruits et les légumes que vous consommez
- Et en particulier pour les enfants et les femmes enceintes :
- Veillez à un bon équilibre alimentaire : varier les aliments et la quantité consommée
- Consommez des aliments riches en fer et en calcium pour diminuer l’absorption digestive du plomb :
Aliments riches en fer : légumes secs, poissons, œufs, viandes Pour les enfants à partir de 1 an, les aliments riches en vitamine C (agrumes) aident à mieux profiter du fer contenu dans les aliments.
Aliments riches en calcium : laitages, brocolis, épinards, haricots, poissons
A télécharger
Pour aller plus loin, consultez le Petit guide de l’autoconsommation en toute sécurité (jardinage, basse-cour, cueillette, pêche, chasse, récolte de coquillages / Ministère chargé de la santé)
Le saviez-vous ? Les propriétés des algues (Chlorella ou autres) pour l’élimination des métaux contenus dans nos organismes ne sont pas scientifiquement validées à ce jour.
Conseils par types de sources de plomb
Ces précautions vous concernent particulièrement si vous avez de jeunes enfants ou si vous êtes enceinte. Ils viennent en complément des gestes simples quotidiens ci-dessus.
Sources de plomb | Conseils |
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Peintures au plomb (immeuble ancien) |
Évitez de faire vous-même des travaux sur les parties du logement concernées par la présence de plomb (elles sont mentionnées dans le CREP) A télécharger : |
Canalisations en plomb |
Astuce : économisez cette eau en remplissant un grand seau et utilisez-la pour les WC par exemple, mais ni pour la boisson, ni pour cuisiner ou préparer les aliments. |
Proximité d’un site pollué par le plomb |
A l'intérieur :
A l’extérieur :
Pour votre potager :
Consultez :
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Fréquentation de stand de tir sportif |
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L'agence régionale de santé vérifie la réalisation des Constat de Risque d’Exposition au Plomb (CREP), gère leur suivi et en partenariat avec les services des médecins, met en œuvre les mesures d’urgence de lutte contre le saturnisme infantile.