Tiques et maladie de Lyme

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Piqures de tiques

La maladie de Lyme (ou borréliose de Lyme) est une maladie infectieuse, non contagieuse, causée par une bactérie transmise par les tiques, essentiellement en forêt et en zone humide. La transmission se fait par piqûre d’une tique infestée et le risque de transmission de la bactérie est d’autant plus grand que le temps de contact avec la peau est prolongé. Toutes les tiques ne sont pas infectées.


Combien de piqûres de tiques ont été signalées dans ma région ? Dans quel environnement se fait-on piquer ? Quand ? En pratiquant quelle activité ? Quel âge ont les personnes piquées ?
Autant de données que chacun peut visualiser grâce à CiTIQUE-TRACKER.

CiTIQUE-TRACKER

Ces données sont collectées dans le cadre du programme de recherche participative CiTIQUE, lancé en 2017 et coordonné par INRAE, dans le but de mieux comprendre l’écologie des tiques et des agents pathogènes qu’elles peuvent transmettre à travers leur piqûre, et d’améliorer la prévention.

Les citoyens sont des contributeurs essentiels à ce programme de recherche, grâce au signalement des piqûres de tiques – sur humains ou animaux, partout en France, ou encore par l’envoi de la tique aux chercheurs.

L’ensemble des données récoltées sont désormais compilées et accessibles par tous les publics sur le site web : https://ci-tique-tracker.sk8.inrae.fr


Comment reconnaître une piqûre de tique ? Quels réflexes adopter pour se soigner ?
Crédits vidéo : Université de Strasbourg, Cente National Référence Borrelia, Hôpitaux universitaires de Strasbourg

La tique est un acarien visible à l’œil nu de très petite taille. Elle vit ancrée sur la peau des mammifères, des oiseaux ou des reptiles et se nourrit de leur sang grâce à un rostre - sorte de pic garni d’épines - qu’elle enfonce dans la peau et grâce auquel elle peut rester fixée. Elle peut alors transmettre à ses hôtes, dans certaines conditions, des maladies que l'on appelle "vectorielles".

La plus fréquente des zoonoses transmises par les tiques dans le nord-est de la France est la maladie de Lyme que l'on appelle aussi la borréliose de Lyme. Il existe d'autres maladies transmises par les tiques mais qui sont plus rares comme l’encéphalite à tiques, l’anaplasmose granulocytaire humaine, la babésiose, les rickettsioses ou la tularémie.

Les tiques apprécient les milieux humides : tapis de feuilles, herbes hautes, forêts de feuillus et conifères. Elles sont généralement plus abondantes entre avril et octobre. On les trouve aussi bien dans les espaces naturels que dans les parcs et jardins.

Les populations à risque sont les forestiers, les agriculteurs, les campeurs, les randonneurs et toutes les personnes ayant une activité en plein air. Les zones d'accrochage et de piqûres sont les zones les moins visibles comme le cuir chevelu ou les endroits où la peau est plus fine comme les plis des aisselles, de l'aine…

Le retrait doit se faire le plus rapidement possible car plus une tique porteuse de maladies reste fixée longtemps et plus le risque de transmission de ces maladies augmente.

La prévention reste la première arme pour lutter contre cette maladie. Des moyens simples existent :

  • porter des vêtements couvrants et clairs (afin de repérer rapidement les tiques), serrés au cou, aux poignets et aux chevilles (rentrer le bas du pantalon dans les chaussettes ou mettre des guêtres), des chaussures fermées et des gants clairs en cas de travail manuel ;
  • vaporiser ses vêtements et ses chaussures de produits anti-tiques (en respectant les contre-indications pour les enfants et les femmes enceintes) ;
  • utiliser un produit anti-tiques pour vos chiens et chats ;
  • emprunter si possible les sentiers et marcher au milieu des chemins ;
  • éviter les contacts avec les herbes, les broussailles et les branches basses ;
  • inspecter le corps après une activité de travail ou de loisir en pleine nature (y compris le pli des genoux, les aisselles, les organes génitaux et le cuir chevelu) car la piqûre est indolore.

Le retrait de la tique doit se faire le plus rapidement possible :

  • retirer rapidement la tique avec un tire-tique acheté en pharmacie ;
  • désinfecter et surveiller la zone de piqûre pendant plusieurs semaines ; car plus une tique porteuse de maladies reste fixée longtemps et plus le risque de transmission de ces maladies augmente ;
  • consulter son médecin traitant en cas d'apparition de symptômes et en particulier d'une plaque rouge, centrée sur le point de piqûre et qui s'étend dans le mois qui suit la piqûre.

Ce qu’il ne faut surtout pas faire (risque de régurgitation des agents infectieux) :

  • ne pas presser la tique entre ses doigts, afin de ne pas favoriser le passage de la salive de la tique qui contient les agents infectieux ;
  • ne pas tirer sur la tique et ne pas utiliser de pince à épiler. Outre le risque précédent, la probabilité de « laisser la tête » dans la peau est forte. Cela provoque généralement une petite inflammation, une infection ou la formation d’un kyste ;
  • ne pas utiliser d’alcool, d’éther, d’huile ou de vernis ;
  • ne jamais tenter de brûler la tique avec un briquet.

Signaler une piqûre & participer au programme CiTique 

« Signalement Tique » est une application disponible gratuitement pour les smartphones iOS et Android ainsi que via son site internet. Mise en service par INRAEl’Anses et le Ministère des Solidarités et de la Santé, elle permet de signaler rapidement aux scientifiques les piqûres de tiques, qu’elle soient repérées sur un humain ou un animal.

Après avoir signalé une piqûre de tique, vous êtes invités à envoyer par voie postale la tique piqueuse au Laboratoire « Tous Chercheurs de Nancy » :

CiTIQUE – Laboratoire Tous Chercheurs
Centre INRAE Grand Est-Nancy
Rue d’Amance, 54280 Champenoux

Vous participerez ainsi à renforcer la connaissance sur les tiques et améliorer la prévention, en permettant de produire une cartographie des signalements, des agents infectieux transmis par les tiques et la mise au point de modèles de risques.

Vous voulez en savoir plus sur les données données récoltées par les citoyens dans le cadre du programme CiTIQUE ?

Les premiers signes - la phase précoce - sont des céphalées et des courbatures… et sur la peau, une rougeur circulaire d'évolution progressive à l'endroit de la piqûre : on l'appelle érythème migrant. Cette rougeur peut également se manifester à distance de la piqûre.

En l’absence de traitement, après quelques semaines à plusieurs mois débute la phase précoce disséminée avec des manifestations au niveau neurologique ou articulaire (douleurs inflammatoires). Ce n'est que bien plus tard que la phase tardive apparaît avec des signes neurologiques et articulaires plus graves et persistants, puis une fatigue à long terme.

Pour assurer une prise en charge spécialisée des patients atteints de maladies vectorielles à tiques (MVT), le plan national de lutte contre la maladie de Lyme et les maladies transmissibles par les tiques prévoit l'identification de centres spécialisés de recours adaptés et gradués selon la complexité des situations : les centres de compétence (CC MVT) et les centres de référence (CR MVT).

Dans le cadre de ses missions, la Haute Autorité de santé élabore des recommandations de bonne pratique de prise en charge des patients. Elle a récemment finalisé le « Guide du parcours de soins des patients présentant une suspicion de borréliose de Lyme » qui donne de précieuses orientations de prise en charge tant aux patients qu’aux médecins de première ligne et des services hospitaliers.

Quels sont les niveaux de prise en charge pour les maladies vectorielles à tiques (MVT) ?

Trois niveaux de prise en charge répondent à la complexité des situations :

  1. Niveau de proximité : la prise en charge est assurée par la médecine de ville dont le médecin traitant constitue l’axe essentiel et indispensable de la démarche de diagnostic. Il interagit de manière indispensable avec les autres spécialistes (ex : dermatologue, infectiologue, rhumatologue, neurologue, gynécologue-obstétricien, pédiatre,…).
  2. Niveau de recours régional : la prise en charge est assurée par les centres de compétence hospitaliers pour les "cas complexes". Les CC MVT accueillent les patients présentant des symptômes attribués à une maladie transmise par les tiques, dont la prise en charge n’a pas permis d’obtenir de résultats satisfaisants. Ils collaborent étroitement avec la communauté médicale de proximité.
  3. Niveau de recours interrégional : la prise en charge est assurée par les centres de référence hospitaliers. Les CR MVT organisent et mettent en œuvre la recherche clinique et des formations, apportent leur expertise aux CC MVT de leur territoire et organisent la prise en charge des « cas très complexes ». Les CR MVT ont la mission d’animer le réseau des CC MVT. Les CR MVT ont une attraction interrégionale ; ils sont au nombre de cinq au niveau national. La décision de labellisation (reconnaissance) des CR MVT est prise par le ministère chargé de la santé. La labellisation est valable cinq ans.

6 centres de compétences (CC MVT) identifiés en Grand Est

Le CC MVT est porté par un établissement de santé qui regroupe des compétences pluridisciplinaires, notamment infectiologue, neurologue, rhumatologue, dermatologue, interniste, spécialiste de la douleur, microbiologiste,...

Le centre s’organise autour d’une équipe médicale hospitalière spécialisée. Il est doté d’une organisation et des équipements permettant l’accueil et la prise en charge des patients (ex : créneaux de consultation dédiés, créneaux d’hospitalisation de jour ou de semaine...).

Ces six centres sont : le Centre Hospitalier Universitaire de Reims (51), le Centre Hospitalier Geneviève de Gaulle Anthonioz de Saint-Dizier (52), le Centre Hospitalier Régional et Universitaire (CHRU) de Nancy  (54), le Nouvel Hôpital Civil - Hôpitaux Universitaires de Strasbourg (HUS) (67), les Hôpitaux Civils de Colmar (68) et le Groupement Hospitalier de la Région de Mulhouse et Sud Alsace (GHRMSA) (68)

5 centres interrégionaux de références (CR MVT) labellisés par le Ministère de la Santé

Les 5 CR MVT prévus dans le plan national ont été désignés par un jury indépendant, composé de représentants de l’INSERM, de France Assos Santé, de Santé publique France, de la Fédération des spécialités médicales (FSM) et de la Fédération hospitalière de France.

Ces cinq centres sont : le CHU de Strasbourg associé au CHU de Nancy, le CHU de Clermont-Ferrand associé au CHU de Saint Etienne, le CHU de Marseille, le CHU de Rennes, le Groupe hospitalier intercommunal de Villeneuve-Saint-Georges associé au CHU de Créteil.

Coordonnées des centres MVT

Compte tenu des interrogations que suscite la maladie de Lyme, l'Agence Régionale de Santé Grand Est a lancé depuis 2015, plusieurs campagnes d'information et de sensibilisation auprès du grand public et des professionnels de santé. Elle soutient également le programme de sciences participatives « des citoyens et des tiques » CITIQUE. mises en place en Grand Est.

A télécharger

Les supports ci-dessous sont laissés à libre disposition et utilisation des collectivités souhaitant participer à cette campagne.

En effet, la diffusion de ces documents et l’installation de ces panneaux dans les lieux fréquentés par les promeneurs est l’occasion pour les mairies de s’impliquer pour une meilleure prévention des habitants.

Pour le jeune public, des supports spécifiques ont été créés sous la forme d'affiche et de dépliant : "Les conseils de Prudence, la tactique anti-tiques"

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