Perchlorates

Article

Les perchlorates peuvent se retrouver dans l’environnement à la suite de rejets industriels, mais également dans des zones ayant fait l’objet de combats pendant la première guerre mondiale.

Les divers sels de perchlorates peuvent être utilisés dans de nombreuses applications industrielles, en particulier dans les domaines militaires et de l’aérospatiale (propulseurs de fusées, dispositifs pyrotechniques, poudres d’armes à feu…). Ils peuvent se retrouver dans l’environnement à la suite de rejets industriels, mais également dans des zones ayant fait l’objet de combats pendant la première guerre mondiale. Les ions perchlorates sont très solubles dans l’eau.

Les perchlorates ne sont pas recherchés en routine par les Agences régionales de santé dans le cadre du contrôle sanitaire. Dès qu’elles ont eu connaissance de rejets de perchlorate dans l’environnement en provenance d’un industriel, les ARS d’Aquitaine et de Midi-Pyrénées ont recherché les perchlorates dans l’eau du robinet produite à partir de captages d’eau situés en aval de ces rejets.

Les résultats d’analyses obtenus en 2011 ont conduit la Direction générale de la santé (DGS) :

  • à saisir l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) d’une demande d’évaluation des risques sanitaires ;
  • à demander au laboratoire d’hydrologie de Nancy de l’Anses de rechercher les perchlorates dans les échantillons d’eau à sa disposition, compte tenu de la réalisation en cours de campagnes d’envergure nationale sur d’autres paramètres émergents.
    En parallèle, les producteurs et distributeurs d’eau (FP2E) ont également effectué des analyses sur plusieurs points de distribution.

La présence de perchlorates a ainsi été mise en évidence dans quelques captages d’eau dont la localisation laisse présager d’un possible lien avec les zones ayant fait l’objet de combats pendant la première guerre mondiale.

Cette hypothèse reste cependant à confirmer.

Les perchlorates ne sont classés cancérogènes ou mutagènes par aucun organisme international.

Les perchlorates interfèrent avec le processus d’incorporation de l’iode par la thyroïde ; ils peuvent donc induire une diminution dans la synthèse des hormones thyroïdiennes (TSH). C’est un effet biologique. Les études épidémiologiques ne permettent pas de conclure à un effet clinique sur l’homme aux niveaux d’exposition actuellement mis en évidence.

Il convient de souligner que les perchlorates ne s’accumulent pas dans l’organisme humain et que leurs effets sont réversibles. Les fluctuations de courte durée des hormones thyroïdiennes ne sont pas un problème chez l'adulte en bonne santé.

Il s'agit des nourrissons de moins de 6 mois, compte-tenu de l’immaturité de leur thyroïde.

De ce fait, les recommandations du ministère chargé de la santé concernent :

  • les femmes enceintes, pour protéger le fœtus qu'elles portent ;
  • les femmes allaitantes, pour protéger l'enfant qu'elles nourrissent ;
  • les nourrissons de moins de 6 mois.

Pour les autres catégories de la population, il n’y a pas lieu de restreindre la consommation d’eau du robinet aux niveaux d’exposition actuellement mis en évidence. Les travaux d’expertise n’ont pas identifié d’autres populations vulnérables (par exemple, les personnes âgées, immunodéprimées ou ayant des troubles de la thyroïde).

Les recommandations actuellement en vigueur sont :

  • pour les femmes enceintes et allaitantes : de limiter la consommation d’eau dont la teneur en ions perchlorate dépasse 15 μg/L.
  • pour la préparation des biberons des nourrissons de moins de 6 mois : de limiter l’utilisation d’eau dont la teneur en ions perchlorate dépasse 4 μg/L.

Le traitement des perchlorates par des résines échangeuses d’ions, des procédés membranaires ou par dilution peut être envisagé, afin de réduire leur teneur au robinet.

Les procédés de traitement sont encadrés par la réglementation pour vérifier leur innocuité et leur efficacité.