Du 17 au 19 mars 2025, une mission de pairs a été conduite par le Dr François Braun (ancien ministre de la santé et de la prévention), du Pr Enrique Casalino (APHP), du Pr Stéphane Travers (Brigade des sapeurs-pompiers de Paris) et du Dr Christian Poirel (SDIS 13).
Cette mission visait à identifier les difficultés structurelles et/ou conjoncturelles contribuant au temps d’attente des différents acteurs (notamment des VSAV), en analysant les éléments de la phase préhospitalière (déclenchement, régulation, orientation) et ceux de la phase hospitalière (organisation des urgences et de l’aval des urgences).
Les membres de la mission ont mené une analyse approfondie du fonctionnement des urgences, en rencontrant l’ensemble des acteurs concernés : équipes hospitalières, SAMU 67, SDIS 67, transporteurs sanitaires, établissements de santé du territoire et représentants de l’État.
Le rapport souligne que les tensions aux urgences ne peuvent être résolues uniquement à l’échelle des HUS. Elle met en lumière des difficultés d'organisation à plusieurs niveaux :
En amont des urgences : l'orientation des patients et la régulation des secours peuvent être optimisées.
Au sein des services d'urgence : l'accueil des patients et la gestion des flux doivent être améliorés.
En aval des urgences : l’organisation de la disponibilité des lits dans l'hôpital et des sorties est une condition essentielle de la résolution des problèmes.
Des recommandations concrètes
À l’échelle du territoire :
Renforcer la collaboration entre les services d'urgence, les pompiers, les transporteurs sanitaires et les autres structures de soins (maisons médicales de garde, etc.) pour orienter au mieux les patients et éviter de surcharger les urgences des HUS.
Améliorer la répartition des patients entre les différents services d'urgence, publics et privés, en rappelant que les urgences ne peuvent pas refuser un patient adressé par la régulation médicale.
Au sein des HUS :
Réorganiser l'accueil des patients, notamment en aménageant les zones d'attente et en renforçant les équipes.
Optimiser la gestion des lits dans l'ensemble des HUS pour faciliter l'hospitalisation des patients venant des urgences et organiser les sorties.
Fermer l'Unité Sanitaire Mobile (USM) du NHC, qui n'est pas considérée comme une solution adaptée.
Les Hôpitaux Universitaires de Strasbourg ont rapidement réagi en élaborant un plan d'action détaillé pour mettre en œuvre ces recommandations. Ce plan, qui sera rendu public, précise les actions qui seront engagées, le calendrier de leur réalisation et les indicateurs qui permettront de suivre les progrès accomplis.
Pour s'assurer que les recommandations sont bien appliquées et que la situation s'améliore concrètement pour les sapeurs-pompiers, comme plus généralement pour les patients, un comité de suivi est mis en place. Piloté par le Préfet de région et la Directrice Générale de l’ARS Grand Est, il réunira régulièrement les acteurs de santé concernés afin de suivre les avancées et ajuster les actions si nécessaire.
