Prévention du cancer du col de l'utérus : le dépistage organisé et la vaccination anti-HPV en Grand Est

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Dépistage organisé du cancer du col de l'utérus

En France, le nombre de nouveaux cas diagnostiqués de cancers invasifs du col de l’utérus est de plus de 3.100 par an. Pourtant, 90 % de ces cancers pourraient être évités grâce au dépistage et à la vaccination.
Depuis septembre 2023 a lieu la généralisation de la vaccination anti-HPV pour les élèves de 5e, filles comme garçons.

Dépistage, vaccination, qui est concerné ?

Les cancers du col de l’utérus sont dus à une infection par des virus appelés papillomavirus humains ou HPV, transmis par voie sexuelle. Face à ce risque, deux moyens permettent de lutter contre ce virus : le dépistage permettant de repérer cette infection et la vaccination :

1. Le dépistage organisé du cancer du col de l'utérus (DOCCU) concerne les femmes de 25 à 65 ans, invitées par leur caisse d’Assurance Maladie ou de la MSA à réaliser l’examen.

  • Entre 25 et 29 ans, le dépistage consiste en l’analyse des cellules (test cytologique) recueillies par un frottis du col de l’utérus. Il est à réaliser tous les 3 ans après 2 premiers tests réalisés à un an d’intervalle.
  • Entre 30 et 65 ans, le dépistage repose sur une détection du virus HPV (test HPV-HR), lors d’un frottis du col de l’utérus. Il est à réaliser tous les 5 ans.

Ce dépistage peut être réalisé :

  • par un médecin (gynécologue ou généraliste),
  • par une sage-femme,
  • dans les centres d’examens de santé de l’Assurance Maladie, les centres mutualistes, les centres de planification et d’éducation familiale ou un hôpital,
  • dans un laboratoire ou un cabinet médical d’anatomocytopathologie.

2. La vaccination HPV (papillomavirus humains) concerne les adolescents, filles et garçons, de 11 à 14 ans (2 doses à au moins 6 mois d’intervalle). Un rattrapage vaccinal (3 doses) est possible jusqu’à 19 ans.

La vaccination HPV est également recommandée pour les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH), jusqu’à l’âge de 26 ans révolus en prévention des lésions précancéreuses anales, des cancers anaux et des condylomes. (source Assurance Maladie / Ameli.fr)

 

Dépistage et vaccination, quelles couvertures en Grand Est ?

  • La couverture du dépistage

La couverture du dépistage organisé du cancer du col de l’utérus (DOCCU) est calculée par période de trois ans. Celle-ci était de 61,3 % chez les femmes âgées de 25 à 65 ans dans la région Grand Est en 2019-2021. La couverture régionale présente une augmentation depuis 2017-2019, sans toutefois rejoindre le niveau d’avant crise sanitaire. Les départements du Bas-Rhin et du Haut-Rhin maintiennent une couverture supérieure aux moyennes régionales et nationales.

  • La couverture vaccinale

En 2022, les couvertures vaccinales anti-HPV chez les filles en Grand Est étaient supérieures aux couvertures nationales avec 52,2 % contre 47,8 % pour une dose à 15 ans et 44,8 % contre 41,0 % pour le schéma complet à 16 ans. Ces taux sont en augmentation depuis 2020Les couvertures vaccinales chez les garçons en région Grand Est étaient également supérieures aux couvertures nationales en 2022, avec 14,8 % contre 12,8 % pour une dose à 15 ans et 9,3 % contre 8,5 % pour le schéma complet à 16 ans. (source Santé publique France)

La première phase de la campagne de vaccination contre le HPV en milieu scolaire a été lancée à l’occasion de la rentrée scolaire de septembre 2023 : l’ensemble des collèges de la région Grand Est a pu bénéficier du passage d’une équipe mobile de professionnels de santé proposant la vaccination contre le HPV gratuitement selon l’accord des parents.
La seconde phase de cette campagne aura lieu entre avril et juin 2024. Cette campagne sera reconduite chaque année auprès de l’ensemble des collèges de la région.

  • Les données régionales et départementales

En résumé, bien que les taux de participation au DOCCU et couvertures vaccinales anti-HPV de notre région soient supérieures à celles du national, il reste encore un fort taux de progression. En effet, c’est l’un des seuls cancers pour lesquels le pronostic se dégrade en France, avec un taux de survie à 5 ans en diminution. Pourtant, grâce au dépistage, 90% des cancers du col de l’utérus pourraient être évités.

 

Quelle est l'organisation du dépistage en Grand Est ?

Le programme de dépistage organisé est mis en œuvre sur nos territoires par le Centre régional de coordination des dépistages des cancers (CRCDC) en région Grand Est avec le soutien de l’Agence Régionale de Santé Grand Est et en partenariat avec l'Assurance Maladie.

Depuis le 1er janvier 2024, les invitations à participer au dépistage organisé du cancer du col de l’utérus sont envoyées par l’Assurance Maladie (sur le compte ameli ou par voie postale) ou de la MSA.
La présentation cette invitation permet la prise en charge à 100 % de l’examen. Les invitations précédemment reçues restent valables. Les invitations à participer aux dépistages organisés des cancers n’ont pas de date de fin de validité.

Ce programme de dépistage organisé permet :

  • d’augmenter la couverture de dépistage par les invitations adressées aux femmes et les efforts de communication développés, l’implication de davantage de professionnels sur le terrain par des actions de formation, des actions de mobilisation ciblées auprès des différents publics.
  • d’améliorer la qualité du dépistage en améliorant le suivi et les bonnes pratiques (intervalle de dépistage, limitation du sur-traitement).
  • de réduire les inégalités d’accès au dépistage par une diversification des lieux de prélèvement et des effecteurs ainsi que la mise en place d’actions ciblées en direction des femmes en situation de précarité

Déployé en janvier 2024, un nouvel espace digital "Jefaismondepistage.e-cancer.fr" permet de tout savoir sur les dépistages des cancers et les réaliser.

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