La lutte contre la dénutrition

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La lutte contre la dénutrition vise à prévenir les carences alimentaires qui fragilisent la santé, en ciblant particulièrement les populations vulnérables (personnes âgées, malades, enfants). Elle repose sur la sensibilisation, le dépistage et une prise en charge adaptée. Informez-vous sur les idées reçues et les recommandations pour mieux repérer et combattre la dénutrition.

La dénutrition peut toucher tous les âges. Il est important de ne pas se fier aux idées reçues

Idée reçue n°1 : La dénutrition touche uniquement les personnes âgées

Quel que soit l’âge, la perte de poids involontaire n’est pas normale. La dénutrition peut toucher tous les âges.

Idée reçue n°2 : La dénutrition est incompatible avec toute activité physique

L’activité physique adaptée et l’alimentation limitent la fonte musculaire, favorisent la guérison et accélèrent la convalescence.

Idée reçue n°3 : La dénutrition ne concerne pas les personnes en surpoids ou obèses

La dénutrition touche aussi bien les malades en surpoids ou obèses qu’en bonne santé. Une perte de poids importante, malgré un taux de masse grasse toujours important, peut alors témoigner d’une dénutrition.

Idée reçue n°4 : Les personnes âgées ont besoin de manger moins de viande

Les personnes âgées ont besoin de manger davantage de protéines que les adultes plus jeunes pour garder leurs muscles et leur forme. Il leur est recommandé de consommer une portion de viande, œuf ou poisson deux fois par jour.

Idée reçue n°5 : La dénutrition, c’est comme la malnutrition

La malnutrition est un mauvais équilibre des apports nutritionnels (par ex : alimentation trop riche et peu diversifiée).

Idée reçue n°6 : Les restrictions en sel, sucre et graisses doivent toujours être respectées

En cas de perte d’appétit et de poids, une personne malade peut élargir son alimentation pour éviter la dénutrition.

Au-delà de 3 kg de perte de poids par rapport à son poids habituel, il faut consulter.

 La dénutrition résulte d’un apport nutritionnel inférieur aux besoins de l’organisme. Elle est le plus souvent liée à une perte d’appétit en rapport avec une maladie aiguë ou chronique, ou un ensemble de facteurs favorisants (troubles de la mobilité, troubles bucco-dentaires, isolement social…).

Quelques maladies entraînent une mauvaise assimilation des aliments. La dénutrition se traduit par une perte de poids, principalement au détriment du muscle, que ce soit chez une personne initialement mince, de poids normal, en situation de surpoids ou d’obésité. La personne perd des forces.

Personnes âgées, enfants, adultes peuvent ainsi être concernés par la dénutrition.

On parle de dénutrition :

  • Chez tout adulte qui perd plus de 5 % de son poids en 1 mois, ou 10 % en 6 mois.

  • En cas d’indice de masse corporelle inférieur à 18,5 chez l’adulte ou 21 chez les personnes de plus de 70 ans.

  • Chez l’enfant en cas de stagnation du poids ou de la taille, voire d’amaigrissement.

Les principales conséquences de la dénutrition sont :

  • L’affaiblissement de l’immunité avec une augmentation du risque d’infection.

  • L’affaiblissement physique avec une perte de la force, des difficultés à la marche, des risques de chutes et de fractures.

  • Une baisse du moral et un risque de dépression.

  • L’aggravation des maladies chroniques et de la dépendance

Non, il n’est pas normal de maigrir en vieillissant !

  • L’alimentation est la clé de voûte de la lutte contre la dénutrition : 3 repas par jour, voire un goûter en plus, avec des portions adaptées à l’appétit, et une alimentation variée pour maintenir son poids habituel. Pour que les repas restent un plaisir, il ne faut pas hésiter à utiliser des épices, aromates et condiments pour rehausser le goût des aliments.
  • La surveillance régulière du poids est indispensable, en particulier chez les personnes âgées qui peuvent rapidement décliner ou chez les adultes et enfants atteints de pathologies aigues sévères ou chroniques. Au-delà de 3 kg de perte de poids par rapport au poids habituel, il faut consulter.
  • Absence d’enthousiasme à table, baisse de moral, perte de poids… : tous ces signes sont des “drapeaux rouges“, notamment chez les personnes âgées.
  • Si en visitant les seniors de votre entourage vous constatez la présence d’un ou plusieurs de ces drapeaux rouges, n’hésitez pas à poser quelques questions et à les encourager à bien manger et les amener consulter. Il n’est jamais facile de vieillir, mais, parfois, quelques mots et de l’attention suffisent pour éviter des troubles de santé.
  • Pratiquer une activité régulière comme la marche, le jardinage, la promenade, etc. permet d’entretenir ses muscles.
  • De même, une bonne hygiène dentaire est indispensable pour s’alimenter avec plaisir. Une consultation annuelle chez le dentiste est à prévoir.
  • Si cela ne suffit pas à lutter contre la perte de poids, il est possible d’enrichir son alimentation avec des produits plus énergétiques (gras et sucrés) et protéinés (fromage râpé, œufs, lait en poudre). Un professionnel de la nutrition peut également aider les patients à enrichir ses repas, il est important de demander conseil à son médecin traitant.
  • Chez les personnes dénutries, la prescription de compléments nutritionnels oraux riches en énergie et en protéines est recommandée en plus des repas enrichis.

En France, 2 millions de personnes sont en situation de dénutrition1, dont 400 000 personnes âgées à domicile2 et 270 000 personnes âgées en EHPAD (établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes)3.

La dénutrition est un état pathologique se caractérisant par un déséquilibre de la balance énergétique, c’est-à-dire une insuffisance des apports au regard de nos besoins nutritionnels. Les patients atteints de dénutrition souffrent d’une déficience immunitaire aiguë qui peut conduire à de nouvelles infections, à d’autres complications et parfois jusqu’à la mort.

Une des actions phare du Programme National Nutrition Santé (PNNS) est de prévenir la dénutrition en sensibilisant le grand public et les professionnels de santé et du secteur sanitaire et social en mettant en place chaque année une "Semaine nationale de la dénutrition".

Depuis 2019, cet événement réunit des milliers d’acteurs publics, privés et associatifs des secteurs médico-social, sanitaire, de la restauration ou de l’hébergement, qui déploient une action pour sensibiliser le grand public, les professionnels ou les proches aidants autour du danger que représente cette maladie silencieuse atteignant plus de 2 millions de personnes en France.


1Société francophone nutrition clinique et métabolisme.
2HAS. Stratégie de prise en charge en matière de dénutrition protéino-énergétique chez le sujet âgé. 2007.
2HAS. Stratégie de prise en charge en matière de dénutrition protéino-énergétique chez le sujet âgé. 2007.
3Quillot D, Thibault R, Bachmann P et al. Traité de nutrition clinique à tous les âges de la vie. SFNEP, 2015.

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Pour en savoir plus

Le collectif de lutte contre la dénutrition a été créé en 2016. Il s'est donné pour objectif de prévenir, dépister & prendre en charge les personnes souffrant de dénutrition...