
Pour beaucoup de cancers, plus le diagnostic est fait tôt, moins les traitements sont lourds et meilleures sont les chances de guérison. L’intérêt du diagnostic précoce est ainsi de mieux soigner, mais aussi de limiter les séquelles liées à certains traitements.
Deux programmes nationaux de dépistage organisé sont mis en œuvre depuis 2004 en France, pour le cancer du sein et le cancer colorectal.
Un troisième programme, pour le cancer du col utérin, est en cours de déploiement. En effet, ce dépistage développé depuis de nombreuses années dans les départements du Bas-Rhin et Haut-Rhin s’étend depuis fin 2019 aux départements des Ardennes et de la Moselle. Il devrait concerner l’ensemble du Grand Est d’ici 2022.
En France, le cancer colorectal est le 3ème cancer le plus fréquent chez l'homme (23 000 nouveaux cas) et le 2ème chez la femme (20 000 nouveaux cas). Il est le 2ème cancer le plus meurtrier (environ 17000 décès par an).

Le cancer colorectal évolue souvent, dans un premier temps, sans symptôme ni signe perceptible. De ce fait, il est parfois diagnostiqué tardivement et nécessite alors des traitements lourds. Se faire dépister régulièrement permet d’identifier ce cancer à un stade précoce de son développement, ou de détecter des lésions précancéreuses avant qu'elles n'évoluent vers un cancer.
L'organisation du dépistage
Les personnes âgées de 50 à 74 ans reçoivent tous les 2 ans une invitation à se rendre chez leur médecin traitant qui détermine, en fonction de l’histoire personnelle et familiale, le niveau de risque. Selon ce niveau de risque, il peut proposer de réaliser un test de dépistage immunologique, ou une surveillance par coloscopie. Dans le cas où le test est indiqué, le médecin délivre ce test en expliquant comment procéder de manière précise. Il informe de l’intérêt et des limites de ce dépistage, et des examens éventuels en cas de test positif.
Le test immunologique consiste à rechercher du sang sur des fragments de selles. Ce test, simple et rapide, est à faire chez vous. Il permet de prélever de manière très hygiénique un échantillon de vos selles grâce à une tige à replacer dans un tube hermétique. Si le résultat à ce test est positif (environ 4,5 % des cas), cela ne signifie pas obligatoirement qu’il s’agit d’un cancer. Une coloscopie est alors nécessaire pour détecter d'éventuelles lésions du côlon ou du rectum et les traiter le cas échéant.
- Mode d’emploi du test de dépistage du cancer colorectal
- Ce dépistage ne nécessite aucune avance de frais. Le kit est remis gratuitement par le médecin traitant sur présentation de l’invitation et l'analyse du test est automatiquement prise en charge à 100% par l'Assurance maladie.
- Depuis le 1er mars 2022, vous pouvez vous identifier en ligne sur le site de l’Assurance maladie : monkit.depistage-colorectal.fr, de répondre à quelques questions, et, en l’absence de risque particulier, de commander le test pour le recevoir à domicile.
- L’envoi du prélèvement se fait gratuitement par La Poste, pour analyse, dans l’enveloppe T fournie avec le test. Les résultats sont adressés directement à la personne ainsi qu’au médecin traitant.
Des facteurs de risque modifiables
Les principaux facteurs de risque modifiables du cancer colorectal sont :
- la consommation d’alcool
- le surpoids, l’obésité
- le tabagisme
- l’alimentation pauvre en fibres, excessive en viande rouge ou en viandes transformées
- la sédentarité, l’inactivité physique
En savoir plus
- CRCDC Grand Est : Le dépistage du Cancer Colorectal en pratique
- INCa : Dépistage du cancer colorectal
- Assurance Maladie : Cancer colorectal : comment prévenir ?
- Santé Publique France :
- Taux de participation 2018-2019
- Maladies et traumatismes > Cancers > Cancer du colon rectum
Premier cancer chez la femme avec environ 59 000 nouveaux cas en France, il constitue également la principale cause de mortalité par cancer chez ces dernières (12 000 décès).
Plusieurs actions peuvent être mises en place afin de favoriser une détection précoce du cancer du sein. L'intérêt est de pouvoir soigner ce cancer plus facilement et de limiter les séquelles liées à certains traitements.
- Une animation pour tout comprendre sur le dépistage
- Organisation du dépistage
Les femmes de 50 à 74 ans reçoivent une invitation tous les 2 ans pour bénéficier d’un examen des seins suivi d’une mammographie de dépistage gratuite sans avance de frais chez le radiologue de leur choix sur une liste jointe à l’invitation (en ville ou à l’hôpital). Dans 15% des cas environ, les seins étant plus denses, une échographie est également nécessaire (remboursée à 70% par l’assurance maladie).
Lorsque la mammographie est anormale, un bilan de diagnostic immédiat est réalisé. Dans le cadre du dépistage organisé, si la mammographie est normale, elle est envoyée par le radiologue à la structure de gestion où elle est lue par un 2ème radiologue spécialisé dans la lecture des mammographies.
L’intérêt de cette seconde lecture est de ne pas passer à côté de lésions qui pourraient être difficiles à déceler. Parmi les cancers détectés par le dépistage, environ 6 % le sont grâce à la seconde lecture.
En savoir plus
- CRCDC Grand Est : Le dépistage du Cancer du Sein en pratique
- INCA : Livret d’information sur le dépistage organisé du cancer du sein
- INCa : Dépistage du cancer du sein
- INCa : Pour s'informer et décider - Prévention et dépistage des cancers du sein
- Assurance Maladie : Cancer du sein : comment prévenir ?
- Santé Publique France :
- Taux de participation 2018-2019
- Maladies et traumatismes > Cancers > Cancer du sein
Chaque année en France, près de 3 000 nouveaux cas de cancer du col de l’utérus sont détectés et environ 1 100 femmes décèdent des suites de cette maladie.
Pourtant ce cancer est accessible à 2 modalités de prévention complémentaires : la vaccination contre les infections à papillomavirus humains (HPV) et le dépistage par frottis cervico-utérin (FCU) avec examen cytologique ou test HPV. Grâce au frottis de dépistage, le cancer du col de l’utérus peut être évité dans 9 cas sur 10.

Le dépistage permet, d’une part, d’identifier et de traiter des lésions précancéreuses avant qu’elles n’évoluent vers un cancer et, d’autre part, de détecter des cancers à un stade précoce dont le pronostic est bien meilleur qu’à un stade avancé.
Or, il faut constater que 40% des femmes, en moyenne, n’ont pas réalisé de frottis (FCU) dans les trois dernières années. Et depuis sa recommandation en 2007, la vaccination des jeunes filles par le vaccin HPV est très insuffisamment mise en œuvre. En 2018, seulement 24% des jeunes filles ont reçu un schéma complet de vaccination à 16 ans.
Depuis le 1er janvier 2021, la vaccination contre les H.P.V. a été également étendue à tous les garçons de 11 à 14 ans, avec un rattrapage possible chez les adolescents et les jeunes hommes de 15 à 19 ans révolus.
- Pourquoi c’est important de se faire dépister
-
Le test de dépistage : pour qui, quand et comment prendre rendez-vous ?

Généralisation du dépistage organisé prévu sur le Grand Est d’ici fin 2022
Le Plan Cancer 2014-2019 prévoyait de généraliser le dépistage organisé du cancer du col de l’utérus sur le territoire national. Au niveau du Grand Est, cinq départements sont actuellement couverts par le dépistage organisé du col de l’utérus : les Ardennes, l'Aube, la Moselle, le Bas-Rhin et le Haut-Rhin
En 2022, il est prévu que le déploiement se poursuive sur les autres départements du Grand Est, notamment la Meurthe-et-Moselle en janvier puis la Marne et enfin les départements de la Haute-Marne, la Meuse et les Vosges d'ici fin 2022.
Il est à noté qu’à la différence des deux autres dépistages organisés (Sein et Colorectal), seules les femmes qui ne sont pas fait dépister de manière régulière selon les recommandations actuelles seront invitées.
Premier résultats d’une étude portant sur le suivi d’une cohorte vaccinale sur le territoire alsacien
Depuis plusieurs années, l’ARS participe au financement d’une étude portant sur le suivi d’une cohorte de jeunes filles ayant bénéficié du vaccin anti-HPV.
L’analyse de cette cohorte vaccinale montre que :
- la couverture vaccinale est de plus en plus faible, surtout en milieu urbain ;-
- la part de schémas vaccinaux incomplets est importante ;
- les femmes vaccinées en rattrapage ont tendance à moins se faire dépister : or c’est la complémentarité de la vaccination et du dépistage qui permet de lutter le plus efficacement contre le cancer du col de l’utérus.
La vaccination contre le HPV de dispense pas de la surveillance régulière par frottis !
Expérimentation en région Grand Est visant à l’amélioration de la vaccination contre les HPV
Dans le cadre de la loi de financement de la Sécurité Sociale (LFSS), la région Grand Est a été retenue par le Ministère de la Santé pour mener une expérimentation visant à améliorer la couverture vaccinale contre les infections à HPV (Décret du 5 juillet 2019).
Cette expérimentation, d’une durée de 3 ans, consiste à organiser des actions de formation des professionnels habilités à vacciner et des campagnes de vaccination. Outre des formations proposées aux professionnels, deux stratégies de facilitation sont testées :
- d’une part, le rattrapage vaccinal en milieu scolaire,
- et, d’autre part, l’envoi d’un courrier aux parents des jeunes filles non vaccinées, les incitant à faire vacciner leur enfant.
Dans un premier temps, les territoires ciblés sont situés dans les départements de Meurthe-et-Moselle, Meuse, Vosges, Bas-Rhin et Haut-Rhin. Les interventions se déploieront de façon échelonnée sur 3 ans.
Actualité: Améliorer la couverture vaccinale contre le HPV : une expérimentation en région Grand Est
En savoir plus
- CRCDC Grand Est : Le dépistage du Cancer de l'utérus en pratique
- INCa : Dépistage du cancer du col de l'utérus
- Assurance Maladie : Cancer du col de l'utérus : comment prévenir ?
- Ministère de la santé : Dépistage du cancer du col de l'utérus
- Santé Publique France :
- Maladies et traumatismes Cancers > Cancer du col de l'utérus
- Nouvelles directives sur le dépistage du col de l’utérus
- Données de participation 2016-2018
- BEH 24.01.2017 : Vers la généralisation du dépistage organisé du cancer du col de l’utérus
L’organisation du dépistage des cancers du sein et colorectal est assurée par des structures de gestion. Dans le cadre du Plan Cancer 2014-2019, ces 11 structures se sont réunies en une seule pour une optimisation des moyens et une harmonisation des pratiques sur la région Grand Est.
Ainsi le 1er juillet 2019, les 11 structures de gestion des dépistages des cancers de la région Grand Est ont fusionné afin de constituer le Centre Régional de Coordination des Dépistages des Cancers (CRCDC) Grand Est composé dorénavant de 10 sites territoriaux, soit un par département. Cette fusion fait suite à la régionalisation des dépistages organisés des cancers du sein, du côlon et du col de l’utérus.
Ce centre régional coordonne les dépistages organisés des cancers réalisés à l’échelon territorial avec l’objectif d’augmenter le taux de participation aux dépistages, de réduire les inégalités d’accès, d’harmoniser les pratiques, de mutualiser les compétences et de gagner en efficience, conformément aux orientations du Plan Cancer (2014-2019).
Le CRCDC est la seule entité régionale missionnée depuis le 1er juillet 2019 pour accroître l’efficience du dépistage des cancers dans notre région.

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https://depistagecancer-ge.fr/alsace 03 90 40 59 30 (dépistage cancer du sein) 03 89 12 70 13 (dépistage cancer du côlon) 03 88 25 77 17 (dépistage cancer col de l’utérus) |
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https://depistagecancer-ge.fr/alsace 03 89 12 70 74 (dépistage cancer du sein) 03 89 12 70 13 (dépistage cancer du côlon) 03 88 25 77 17 (dépistage cancer col de l’utérus) |
L’ARS Grand Est et l’Assurance maladie pilotent la mise en œuvre des dépistages organisés par le le Centre Régional de Coordination des Dépistages des Cancers (CRCDC) et contribuent à son financement.
Une attention particulière est portée à l’accès au dépistage des populations qui en sont le plus éloignées. C’est pourquoi l’ARS a inscrit comme priorité le renforcement de la promotion des dépistages organisés (DO), notamment dans les quartiers prioritaires des villes, à travers les contrats locaux de santé (CLS).