Changement climatique : adapter les réseaux d’eau potable | Collectivités territoriales

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Vignette Changement climatique & Eau potable

Chaque année la fréquence et l’intensité des événements climatiques extrêmes s’accentuent avec des conséquences visibles sur notre environnement. Parmi ces aléas, la sécheresse a été souvent importante dans notre région ces dernières années. Le manque d’eau peut avoir des conséquences tant sur la quantité que sur la qualité de l’eau potable. Comment adapter les réseaux dans ces conditions ?

Le manque d’eau peut avoir des conséquences tant sur la quantité que sur la qualité de l’eau du robinet. Si les problèmes quantitatifs sont souvent les plus critiques, la baisse du niveau des nappes favorise parfois, dans certaines configurations hydrogéologiques, la hausse des concentrations de composés présents dans l’eau captée comme le sélénium, le fluor, l’arsenic ou les sulfates.

De plus, les faibles débits dans les canalisations ou l’augmentation de la température de l’eau au cours de son transport peuvent également modifier la qualité de l’eau : développement de bactéries, création de sous-produits, transfert de molécules des matériaux en contact avec l’eau, etc.

Ces variations importantes de la qualité de l’eau peuvent entraîner la nécessité que les exploitants des réseaux informent les abonnés  que l’eau ne peut plus être consommée pour la boisson et la préparation des aliments jusqu’au retour à une situation conforme.

Dans le meilleur des cas, les exploitants des réseaux ont  anticipé et/ou résolu les difficultés passées en engageant des travaux structurels avec le soutien financier des agences de l’eau : recherche d’une ressource de secours, amélioration des rendements des réseaux, interconnexion avec des réseaux voisins excédentaires, etc. Les exploitants  informent régulièrement leurs abonnés des bonnes pratiques de limitation de consommation d’eau.

Les plans de gestion de la sécurité sanitaire des eaux (PGSSE) sont également un outil adapté pour aider les exploitants à rendre plus résilient leur système de production et de distribution d’eau potable face aux impacts du changement climatique.

Malheureusement, en cas de risques de rupture de l'alimentation en eau potable, il n’est plus possible d’agir sur le préventif et des mesures drastiques s’imposent :

  • Suivre les débits et la qualité de l’eau ;
  • Informer la population de limiter les usages par l’intermédiaire d’un arrêté municipal, en complément des arrêtés préfectoraux ;
  • En fonction des situations, mettre en service une interconnexion, étudier la mise en service d’une ressource exceptionnelle (en lien avec l’ARS)
  • Prévoir le ravitaillement de la population, par camion-citerne et/ou eaux embouteillées.

Point de vigilance

Pour rappel, les coupures d'eau volontaires, même nocturnes, sont très fortement déconseillées. En effet, de fortes variations de pression et de débit dans les conduites peuvent entraîner un risque accru de casse,  une dégradation de la qualité de l'eau (retour d’eau, introduction d’eaux parasites…) et générer alors des risques sanitaires importants pour les consommateurs.

Le gestionnaire du réseau d’eau potable rencontrant des difficultés quantitatives ou qualitatives doit se signaler à la délégation territoriale de l’ARS.

Si celui-ci souhaite actionner des dispositifs de secours ou  avoir recours à une ressource non autorisée actuellement, l’échange avec l’ARS permettra de l’informer sur les procédures permettant de recourir à certains dispositifs exceptionnels et de lui apporter un soutien dans la gestion de cet événement en vous proposant des documents et messages types.

En fonction des situations, l’ARS indiquera les consignes sanitaires adaptées (surchloration, interdiction de consommation éventuelle, surveillance renforcée de la qualité, etc.).

Si l’exploitant du réseau souhaite recourir à un ravitaillement par camion-citerne, il doit se rapprocher également de la DDT et de la préfecture.