Comment éviter les intoxications au monoxyde de carbone ? | Grand public

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Plaquette nationale Les dangers du monoxyde de carbonne

En Région Grand Est, lors de la dernière saison hivernale (du 1/10/2023 au 30/04/20234), on dénombre 80 épisodes d'intoxication par le monoxyde de carbone exposant 241 personnes. 131 personnes ont dû être hospitalisées et 1 victime est décédée.
Tout le monde peut être concerné par ce type d'intoxication qui survient dans la majorité des cas dans un cadre domestique.
La vigilance reste de mise !

Hiver 2024/2025, restons vigilants face au monoxyde de carbone !

Des gestes simples peuvent vous éviter l’intoxication au monoxyde de carbone, gaz incolore inodore et dangereux !

Le monoxyde de carbone (CO) est la première cause de mortalité par intoxication en France. Ce sont chaque année environ 4000 personnes qui sont victimes d’une intoxication oxycarbonée. Une centaine de personnes en décèdent. 

Les risque accru d’intoxications  est généralement lié à l’utilisation de moyens de fortune pour se chauffer, au calfeutrage des systèmes d’aération ou à l’utilisation d’appareils vétustes ou non entretenus.

Le monoxyde de carbone (CO) est un gaz inodore et incolore et rien ne permet de détecter spontanément sa présence. Sa présence résulte d’une combustion incomplète, et ce quel que soit le combustible utilisé : bois, butane, charbon, essence, fuel, gaz naturel, pétrole, propane. Il se diffuse très vite dans l’environnement. 

Les dangers du monoxyde de carbone

Les principales causes d'accident sont :

  • une mauvaise évacuation des produits de combustion (conduit de fumée obstrué ou mal dimensionné) ;

  • une absence de ventilation dans la pièce où est installé l’appareil (pièces calfeutrées, sorties d’air bouchées) ;

  • un défaut d’entretien des appareils de chauffage et de production d’eau chaude ainsi que les inserts, poêles, cuisinières, chauffages mobiles d’appoint ;

  • une vétusté des appareils de chauffage et de production d'eau chaude ;

  • une incompatibilité des différentes installations présentes dans un même logement (exemple : chaudière à gaz et hotte)

  • une utilisation inappropriée d'appareils à combustion (chauffage d’appoint en continu, groupe électrogène en lieu fermé,...).

Pour éviter qu’une concentration importante de monoxyde de carbone (CO) ne s’accumule dans les locaux, des règles simples doivent être respectées :

  • Je fais vérifier chaque année mes installations (chaudières, cheminées, chauffe-eau, conduits d’aération, poêles), quel que soit le combustible utilisé,  par un professionnel qualifié.

  • J’aère mon logement 10 min tous les jours, même en hiver.

  • Je n’obstrue jamais les entrées et sorties d’air (grilles ou bouches d’aération) permettant à l'air de circuler.

  • Je n’utilise pas pour me chauffer, des appareils non destinés à cet usage (un chauffage d’appoint n'est pas destiné à chauffer en continu...)

  • Je respecte les consignes d’utilisation des appareils à combustion : ne jamais utiliser de façon prolongée des panneaux radiants à gaz ou des poêles à pétrole ; ne jamais utiliser une cuisinière, un brasero ou un barbecue comme chauffage de secours dans une pièce fermée.

  • Je fais remplacer les appareils anciens raccordés à des conduits de fumée par des appareils conformes à la réglementation en vigueur.

  • Je n'utilise pas les groupes électrogènes dans les espaces clos.

Les organisateurs de rassemblements (manifestations culturelles ou religieuses, réunions de famille…) doivent être tout particulièrement attentifs. Les épisodes d’intoxication en lien avec l’utilisation de panneaux-radiants à combustible gazeux sont fréquents et concernent chaque année plusieurs centaines de personnes en France.

  • L’intoxication dite « chronique » se manifeste par des maux de tête, des nausées, une confusion mentale, de la fatigue. L’intoxication est lente et les symptômes de cette intoxication sont peu spécifiques et peu évocateurs. Elle peut être confondue avec d’autres pathologies.

  • L’intoxication aiguë entraîne des vertiges, une perte de connaissance, une paralysie musculaire, des troubles du comportement, voire le coma ou le décès.

En cas d’intoxication grave (chronique ou aiguë), les personnes gardent parfois des séquelles : migraines chroniques ou bien dépendances neurologiques invalidantes (troubles de la coordination motrice, paralysies de toutes formes). Les femmes enceintes nécessitent souvent une prise en charge spécifique.

  • Aérer immédiatement les locaux en ouvrant portes et fenêtres.

  • Arrêter si possible les appareils à combustion.
  • Faire évacuer les locaux et vider les lieux de leurs occupants.

  • Appeler les secours : le numéro unique d’urgence européen (112 et le 114 pour les personnes malentendantes) ou les pompiers (18) ou le SAMU (15).

  • Ne pas réintégrer les lieux avant d'avoir reçu l'avis d'un professionnel du chauffage ou des sapeurs pompiers.

Toute intoxication (ou suspicion d’intoxication) au monoxyde de carbone est adressée au Centre antipoison et de toxicovigilance (CAP-TV) qui mène une enquête médicale.

Depuis 2005, un système national de surveillance des intoxications au monoxyde de carbone a été mis en place. Il permet de suivre en détail l’évolution des épisodes d’intoxication au cours de l’année et de mesurer l’impact des campagnes de prévention.

Le service santé environnement de l'ARS du département concerné ou les Services communaux d’hygiène et de santé (SCHS) des villes lancent ensuite l’enquête environnementale : celle-ci a pour objectif de déterminer la cause de l’intoxication (origine de la production et de l’accumulation du CO), afin d’éviter toute récidive.

L’appui de professionnels peut être requis : chauffagistes, ramoneurs, professionnels de la fumisterie, fournisseurs d’énergie. L’ARS ou les SCHS prescrivent, si besoin, des mesures correctives aux propriétaires et occupants de logements, ou aux gestionnaires des établissements recevant du public (ERP) : mise en conformité de la ventilation, changement ou réparation de l’appareil à combustion défectueux, conseils d’utilisation des chauffages d’appoints et des appareils à moteur thermique, etc.

Si l’intoxication se produit en milieu professionnel (hors ERP), c’est l’inspection du travail qui intervient pour mener l’enquête environnementale et prescrire les mesures correctives.

  • Numéros d’urgence : 15, 18, 112 et 114 pour les personnes malentendantes

  • Centre Antipoison régional (NANCY) : 03 83 22 50 50

Dans le cadre de ses missions liées à la sensibilisation au risque du CO, l’ARS a créé un site internet www.stopmonox.com

À l’origine destiné à la sensibilisation des classes de CM1 et CM2, ce site est désormais un relai des campagnes de communication de l’ARS. Sur ce site ludique, on apprend que faire en cas d’intoxication avec un quiz sur le monoxyde de carbone et des cartes animées rappelant les principes de précaution à adopter ainsi q'une affiche à télécharger.

Des outils pédagogiques ont été créés en complément du site :

  • Au travers de cinq vidéos animées, l'idée est de mettre en scène un enfant qui, dans la peau d'un super héros, combat son ennemi Monox, personnification du monoxyde de carbone. Pour inciter le grand public à l’action, le super héros lui propose de l’aider à combattre Monox et lui prodigue notamment des conseils pour se protéger : Qu’est-ce que le monoxyde de carbone ? Les sources du monoxyde de carbone Comment se protéger des dangers du monoxyde ? Symptômes et réflexes en cas d'intoxication, Les mauvais usages des chauffages d'appoint.

    Accédez aux vidéos Stop Monox sur YouTube 

D'autres outils sont aussi disponibles sur le site internet de Santé publique France