Bronchiolite du nourrisson : les bons gestes à adopter

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La bronchiolite est une maladie respiratoire très fréquente chez les nourrissons et les enfants de moins de deux ans. Chaque année en France, 30% des nourrissons sont atteints en période hivernale. Pour freiner efficacement la circulation du virus, une action combinée, associant traitement préventif et gestes barrières, est nécessaire.

La majorité des cas de bronchiolite (50 à 80%) est causée par le virus respiratoire syncytial (VRS). Il provoque une inflammation des parois des petites bronches et une augmentation des sécrétions responsables d’un phénomène d’obstruction.

Une bronchiolite débute généralement par un simple rhume (nez bouché ou qui coule) ou une rhinopharyngite avec une légère fièvre avec :

  • Des signes de difficultés respiratoires (respiration très rapide, très lente ou irrégulière) ;
  • Une toux sèche puis de plus en plus grasse ;
  • Une fièvre modérée ;
  • Une fatigue, une perte de réactivité
  • Des prises alimentaires inférieures aux rations habituelles.

Dans la majorité des cas, la bronchiolite guérit spontanément au bout de 5 à 10 jours mais la toux peut persister pendant 2 à 4 semaines.

En savoir plus sur les traitements : Traitement de la bronchiolite | ameli.fr

Parents, frères et sœurs, et proches qui sont porteurs du virus ne présentent habituellement aucun symptôme. Ainsi, beaucoup de personnes peuvent être contagieuses sans le savoir.

Très contagieuse, la bronchiolite se transmet par la salive, la toux, les éternuements. Le virus peut rester sur les mains et les objets (comme les jouets, les tétines, les doudous). Les gestes barrière contribuent très efficacement à diminuer la transmission du virus à l’origine de la bronchiolite :

  • En vous lavant les mains avec de l’eau et du savon ou avec une solution hydro alcoolique avant de s’occuper de son bébé ;
  • En lui lavant le nez régulièrement au sérum physiologique ;
  • En aérant la chambre de votre enfant tous les jours, comme le reste du domicile, au moins 10 minutes par jour ;
  • En limitant les visites au cercle des adultes très proches et non-malades ;
  • En évitant, quand cela est possible, de fréquenter des lieux publics confinés (supermarchés, restaurants et transports en commun etc.) et en privilégiant les sorties en extérieur ;
  • En cas de symptômes chez les parents ou l'entourage, en portant un masque pour s’occuper de bébé.

  • Suivre les soins et les traitements prescrits par le médecin.
  • Lui nettoyer le nez au moins 6 fois par jour avec du sérum physiologique, en particulier avant de lui donner à boire ou à manger.
  • Lui donner régulièrement de l’eau à boire pour éviter la déshydratation.
  • Fractionner ses repas (lui donner à manger plus souvent et en plus petites quantités).
  • Bien aérer toutes les pièces du logement (particulièrement la pièce où il dort).
  • Ne pas trop le couvrir.
  • Continuer à le coucher sur le dos à plat.
  • Ne jamais fumer près de lui.

Dans 95 % des cas, la bronchiolite ne nécessite pas une hospitalisation et peut donc être prise en charge par un médecin de ville.

Si votre enfant a plus de 6 semaines,  et que son état vous questionne, prenez rendez-vous chez votre médecin traitant ou votre pédiatre.

Ce dernier vous rappellera les mesures hygiéno-diététiques (lavage de nez, fractionnement des repas…) et vous donnera les consignes de surveillance de votre enfant.
 

Quand s’orienter vers les urgences ?

Les services d’urgences accueillent les cas les plus graves. Il est préférable de se rendre aux urgences si l’enfant se trouve dans un des cas suivants :

  • Il est âgé de moins de deux mois ;
  • Il s’agit d’un ancien prématuré de moins de 3 mois ;
  • Il a déjà une maladie respiratoire ou cardiaque identifiée ;
  • Il boit moins de la moitié de ses biberons à trois repas consécutifs ;
  • Il est gêné pour respirer et son thorax se creuse
  • Il vomit systématiquement ;
  • Il dort en permanence, ou au contraire, pleure de manière inhabituelle et continue et ne peut s’endormir

 

En cas d’urgence vitale, appelez le 15 ou 112 (sur téléphone portable).

Pour les nourrissons de moins d’un an

Depuis 2023, un traitement préventif est proposé aux nourrissons de moins d’un an, y compris aux nouveau-nés, pour les aider à passer leur première saison à risque de bronchiolite. Ce traitement utilise une technologie d'anticorps monoclonaux (Beyfortus) qui renforce les défenses immunitaires de bébé contre le virus.

Les points essentiels de ce traitement :

  • Une seule injection.
  • Une protection qui dure au moins 5 mois, couvrant ainsi la période à risque de bronchiolite.
  • Une prise en charge à 100% : le traitement est disponible à partir de la mi-septembre et est totalement pris en charge par l’Assurance Maladie.
  • Où le recevoir ? Ce traitement peut être administré à la maternité pour les nouveau-nés et par les médecins, les sages-femmes, les infirmiers et dans les PMI pour les nourrissons de moins d’un an.

Pour les femmes enceintes

Pour la saison 2024-2025, la stratégie nationale préventive prévoit désormais de cibler également les femmes enceintes en complément.

Depuis septembre 2024, les femmes enceintes éligibles peuvent bénéficier d’un nouveau vaccin (Abrysvo), recommandé durant le 8ᵉ mois de grossesse. Ce vaccin, administré en une seule injection, est disponible jusqu’à janvier 2025.

  • Une protection dès les premiers jours. Grâce à la transmission d’anticorps maternels, le nourrisson est protégé dès sa naissance jusqu’à l’âge de 6 mois.
  • Une alternative sans injection pour bébé : c’est une solution préventive complémentaire offerte aux parents qui souhaitent éviter l’injection d’un traitement préventif directement au nourrisson. Le vaccin de la mère permet de transmettre naturellement cette protection au bébé.
  • Un dispositif accessible : ce vaccin est administré par les professionnels de santé habituels : médecins, infirmiers, pharmaciens et sages-femmes.

 

N’hésitez pas à en discuter avec votre professionnel de santé, qui pourra vous conseiller sur la meilleure façon de protéger votre bébé.