Le Programme de lutte contre le tabac 2018-2022 (National/Régional)

Article

Le Programme national de lutte contre le tabac (PNLT) 2018-2022 propose une stratégie globale d’envergure. Ce plan national se décline sous la forme d’un Programme régional de réduction du tabagisme (PRRT), mais aussi d’un fonds de lutte contre les addictions abondé par un prélèvement sur les bénéfices issus de la taxe sur le tabac.

La Stratégie nationale de santé et le plan priorité prévention font de la lutte contre le tabac une priorité de santé publique de premier plan. Première cause de mortalité évitable (environ 73 000 décès/an), de mortalité par cancer (environ 45 000 décès/an) et de mortalité avant 65 ans, il est responsable dans notre pays de près d’un décès sur huit 

De plus, le tabac est inégalitaire puisqu’il touche plus fortement les personnes les plus vulnérables. Lutter contre le tabac c’est également lutter contre les inégalités sociales de santé.

Le programme national de lutte contre le tabac 2018-2022 (PNLT) traduit une volonté d’agir encore plus fortement contre ce fléau. Combinant des actions sur le volet économique et sur les volets sociaux et sanitaires, il élargit notre palette d’interventions.

Débutée dès novembre 2017, l’augmentation ambitieuse de la fiscalité jusqu’en 2020, vise autant à prévenir l’entrée des jeunes dans le tabagisme qu’à inciter les fumeurs à s’arrêter.

Des politiques publiques d'envergure

Elles ont été mises en place pour endiguer ce fléau et dénormaliser la consommation du tabac :

  • Paquet neutre,
  • #Mois sans tabac,
  • Remboursement renforcé des substituts nicotiniques (TSN),
  • Augmentation du prix du tabac,
  • Elargissement des prescripteurs de TSN,
  • Transformation du programme national de réduction du tabagisme au programme national de lutte contre le tabagisme avec une plus grande palette d’interventions dans les champs économiques, sociaux et sanitaires.

Les premiers financements par le fonds de lutte contre le tabac soutenant les actions visant à la protection des jeunes et à l’accompagnement des fumeurs ont démarré dès 2018.

Les ARS sont sollicitées dans le déploiement d’actions de terrain ambitieuses au plus près du public.

Toutes ces actions doivent converger vers un but : aider les jeunes enfants d’aujourd’hui à devenir, dès 2032, la première "génération d’adultes sans tabac". Ce mouvement de société ne pourra se réaliser qu’avec l’engagement et la mobilisation de chacun. 

Les quatre axes du Programme national de lutte contre le tabac 

  • Axe 1 : Protéger nos enfants et éviter l’entrée dans le tabagisme
  • Axe 2 : Encourager et accompagner les fumeurs pour aller vers le sevrage
  • Axe 3 : Agir sur l’économie du tabac pour protéger la santé publique
  • Axe 4 : Surveiller, évaluer, chercher et diffuser les connaissances relatives au tabac

En savoir plus : 

Les fumeurs français : qui sont-ils ? Résultats du Baromètre de Santé publique France 2017

Extrait article BEH / Santé publique France : JOURNÉE MONDIALE SANS TABAC 2020

Téléchargez le BEH Journée mondiale sans tabac (mai 2020)

Les fumeurs sont plus fréquemment des hommes ou des personnes de moins de 55 ans
Les fumeurs sont majoritairement des hommes (53,8%). Deux tiers (66,5%) des fumeurs ont entre 25 et 54 ans et 14,6% d’entre eux sont âgés de 18 à 24 ans : cette population d’adultes de moins de 55 ans est donc une cible prioritaire des actions de lutte contre le tabagisme.

Les fumeurs sont plus souvent dans des situations sociales difficiles
Tandis qu’un tiers (33,1%) des non-fumeurs possède un diplôme supérieur au baccalauréat, c’est le cas d’environ un fumeur sur quatre (26,2%) seulement. De plus, 13,6% des fumeurs sont au chômage, soit deux fois plus que les non-fumeurs (7,3%). La situation financière est perçue comme « difficile » près de deux fois plus fréquemment par les fumeurs que les non-fumeurs (22,3% contre 12,5%).

Les fumeurs présentent une moins bonne santé mentale
Les épisodes dépressifs caractérisés 3 (EDC) sont plus fréquents chez les fumeurs (6,0% d’EDC sévères et 7,2% d’EDC moyens) que chez les non-fumeurs (3,0% d’EDC sévères et 4,5% d’EDC moyens). Les fumeurs présentent également plus souvent des symptômes d’anxiété certaine 4 (16,2% contre 12,2%). Ils dorment moins bien puisque 15,5% d’entre eux déclarent des insomnies chroniques 5 contre 12,2% des non-fumeurs. Enfin, 5,1% des fumeurs ont été licenciés ou ont eu peur de perdre leur emploi au cours des 12 derniers mois, alors que les non-fumeurs ne sont que 3,7% dans la même situation.

Les fumeurs consomment plus souvent d’autres substances psychoactives
Un tiers des fumeurs dépassent les repères de consommation d’alcool 6 (33,7%) contre 18,8% des non-fumeurs. La proportion de fumeurs qui ont consommé du cannabis au cours des 30 derniers jours (16,0% contre 1,1%) et la part de ceux qui ont consommé d’autres drogues au cours des 12 derniers mois (7,6% contre 1,7%) sont également bien plus élevées que parmi les non-fumeurs.

Les fumeurs font moins appel aux soins de premier recours et à Internet pour des raisons de santé
Les fumeurs consultent moins souvent un médecin généraliste (79,4% y ont eu recours au cours des 12 derniers mois contre 84,8% des non-fumeurs) et ils utilisent moins Internet pour chercher des informations ou des conseils sur la santé que les non-fumeurs (43,3% au cours des 12 derniers mois contre 50,5%).

En région Grand Est, l’ARS a défini et organisé la mise en œuvre des priorités de santé ainsi que les évolutions de l’offre régionale de santé dans le cadre de son programme régional de santé (PRS) 2018-2023, établi en concertation avec l’ensemble des parties prenantes sur la base d’un diagnostic territorial.

Un programme régional de réduction du tabagisme (PRRT), déclinaison du PNRT et du PNLT, adapté aux spécificités régionales, complète et précise le PRS sur cette priorité de santé publique.

Dans le Grand Est, d’après le Baromètre santé 2017, la prévalence du tabagisme quotidien parmi les 18-75 ans s’élève à 30,1 %. La région Grand Est se place donc en 3ième position des régions les plus fumeuses.

Dès 2018, le PRRT mis en place en région Grand Est s’oriente sur 3 grands axes :

  • Axe 1 : protéger les jeunes et éviter l’entrée dans le tabagisme
  • Axe 2 : aider les fumeurs à s’arrêter de fumer
  • Axe 3 : créer un environnement favorable

Cette politique n’est pas menée seule, puisqu’une Instance tabac, réunissant l’ensemble des acteurs de la région, se réuni 2 fois par an pour valider et proposer les orientations de la politique régionale.

En Grand Est, en regard de ces problématiques, des publics cibles ont été identifiés comme devant prioritairement faire l’objet d’actions.

Quatre groupes ont ainsi été identifiés :

  1. Périnatalité : sont concernées toutes les femmes en âge de procréer, les femmes enceintes et les jeunes parents, mais aussi l’ensemble de l’entourage direct de l’enfant né ou à naître (conjoint, grands-parents, assistantes maternelles…), notamment dans l’idée de protéger les enfants, dès les premiers âges de la vie.
  2. Jeunes : sont concernés tous les enfants et jeunes dès l’âge des premières expérimentations, mais aussi les parents et plus largement l’entourage direct des jeunes (professeurs, éducateurs, …)
  3. Professionnels : sont concernés tous les professionnels de santé et tous les professionnels accompagnant ou intervenant auprès des publics cibles (enseignants, travailleurs sociaux, éducateurs, policiers, gendarmes, milieu carcéral...)
  4. Populations vulnérables : sont concernés les publics en situation de précarité socio-économique, personnes sous-main de justice, personnes en situation de handicap, …

 

Retrouverez les dernières données régionales dans :

Données extraites du bulletin de l'ORS "Tabagisme en Grand Est" (2020)

Tabagisme en Grand Est - chiffre clés
• 1,2 millions de fumeurs quotidiens soit 30,1 % des 18-75 ans
• 74,7 % de fumeurs intensifs (> 10 cigarettes/jour) contre 66,8 % en France métrop.
• 23,1 % de fumeurs fortement dépendants contre 18,4 % en France métrop.
• En Grand Est comme ailleurs, des hommes plus fréquemment fumeurs quotidiens (32,9 %) que les femmes (27,5 %)

Tabac et inégalités sociales dans le Grand Est - chiffres clés
• 35,2 % de fumeurs quotidiens parmi les moins diplômés (inférieur au Bac) contre 21,8 % parmi les plus diplômés (supérieur au Bac)
• 38,6 % de fumeurs quotidiens parmi les plus faibles revenus (1er tercile) contre 21,7 % parmi les plus forts revenus (3ème tercile)

Taux de mortalité liée au tabac (méthode classique) Grand Est - chiffres clés parmi les 35 ans et plus 
• Près de 7 150 décès annuels par cancer du poumon, bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) ou cardiopathie ischémique
• Soit 211 décès pour 100 000 habitants de 35 ans ou plus dans la région avec des taux variant :
  - par département, de 196 pour 100 000 (Marne) à 238 pour 100 000 (Ardennes)
  -  par EPCI (communautés de communes ou d’agglomération), de 153 à 300 pour 100 000
  - par sexe : femmes 119 pour 100 000  / hommes 343 pour 100 000
A l’échelle des départements de la région, trois sont en surmortalité significative par rapport au Grand Est : la Meuse, la Moselle et les Ardennes tandis que trois autres sont en sous mortalité significative : le Bas-Rhin, l’Aube et la Marne.